Depuis 2015, l’Observatoire de l’endettement et des trésoreries réalisé par l'Institut de l'élevage suit les résultats économiques d’élevages bovins dans quatre bassins, le « Grand-Ouest », le Cantal (zone « Montagne »), la Saône et Loire (en bovins viande) et la Dordogne (en bovins lait). En élevage laitier, ces résultats témoignent d’une dégradation réelle de la situation économique entre 2020 et 2021.
La production laitière par élevage accuse une baisse allant de - 1 % à - 4 % selon les zones, dans un contexte de prix en retrait : après une hausse de + 13 €/1 000 litres entre 2019 et 2020, le prix du lait est en baisse de 2 € / 1 000 litres en moyenne, entre 2020 et 2021. Dans le Grand-Ouest, le produit brut est légèrement orienté à la hausse sous l’influence plus importante des produits autres que le lait.
Parallèlement, l’ensemble des charges a évolué à la hausse de + 4 % dans le Grand-Ouest et + 2 % en montagne. Seule la Dordogne, où la baisse de production a induit une baisse générale des charges, fait exception, mais au final, l’excédent brut d’exploitation (EBE) diminue dans toutes les zones étudiées : - 5 % dans le Grand-Ouest (soit - 6 €/1 000 litres), - 24 % en Dordogne (soit - 28 €/1 000 litres), et - 11 % en zone de montagne (soit - 15 €/1 000 litres).
Baisse marquée du revenu disponible
Ainsi, après une augmentation du revenu disponible par UTH familiale en 2020, la baisse s’avère marquée en 2021 dans les zones étudiées, que ce soit dans le Grand-Ouest, en Dordogne ou en montagne, à 22 000 €/an/UTH en moyenne. Cette diminution est particulièrement sévère en Dordogne, avec - 47 % entre 2020 et 2021, descendant sous la barre des 10 000 euros. Il diminue de - 28 % en montagne pour s’établir autour de 15 000 €/an/UTH, et baisse de 7 % dans le Grand-Ouest, autour de 25 000 €/an/UTH.
« Ainsi, avec des prélèvements privés stables (environ 26 000 € annuels par UTH familiale), il est impossible, quelle que soit la zone, de dégager une marge de sécurité », souligne l’observatoire, alors que cette marge était présente, même faible (en Dordogne et dans le Grand-Ouest), dans les trois zones en 2020.
En parallèle, on note une hausse généralisée des investissements, financés par de nouveaux emprunts sauf en Dordogne.
42 % des élevages endettés et sans trésorerie
La hausse des dettes court-terme s’observe dans toutes les zones, en moyenne à 105 €/1 000 litres. La situation conduit 42 % des élevages en situation critique, c’est-à-dire les exploitations endettées à long et moyen termes et avec une trésorerie négative, à la clôture de l’été 2021. Une proportion similaire à de celle de 2019 (41 %) mais bien plus élevée que celle de 2020 (36 %). En montagne, où la situation est la meilleure, on compte tout de même 32 % des élevages en situation critique. Ils sont 44 % dans le Grand Ouest, et 43 % en Dordogne. « Ceux-ci, dont les dettes court-terme sont très importantes, et la trésorerie nette globale inexistante, auront d’autant plus de mal à faire face à la hausse des charges qui s’est poursuivie en 2021 (et sans doute 2022) », conclut l’observatoire.
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