Les acteurs de la viande bovine, éleveurs, industriels et distributeurs, ont été réunis mardi après-midi par le ministre de l'agriculture pour tenter de mettre un terme à la baisse des prix payés aux agriculteurs, a annoncé Didier Guillaume.
« Cet après-midi, je réunis l'ensemble de l'interprofession, des producteurs jusqu'à la distribution, pour regarder pourquoi ce prix continue à baisser chez les éleveurs », a déclaré le ministre sur l'antenne de Sud-Radio. Durant une heure et demie, les éleveurs, les coopératives, le principal transformateur, Bigard, la distribution, ainsi que l'interprofession, ont échangé à distance, a-t-on indiqué au ministère. « Tous les acteurs ont convenu de leur responsabilité de se prendre en main et de se structurer pour améliorer de manière durable la répartition de la valeur », a-t-on indiqué de même source.
En raison du confinement, et du report des repas de la restauration collective vers la consommation à domicile, « l'achat de steaks hachés frais a augmenté de 35 %, et l'achat de steaks hachés surgelés de 55 % », a rappelé le ministre, sans pour autant que l'éleveur n'en recueille les fruits.
Les éleveurs réclament depuis des semaines au ministre d'instaurer un prix minimum qui couvrirait le coût de production des éleveurs, très largement supérieur à l'argent qu'ils reçoivent des acheteurs pour l'industrie et la grande distribution. La semaine dernière, selon la fédération nationale bovine (FNB), qui a appelé les éleveurs à entamer un bras de fer et à retenir leurs bêtes, le prix payé au kilo de carcasse était inférieur de 1,33 euro aux coûts de production des éleveurs, contrairement à ce que prévoit la loi Alimentation.
Cette dernière « ne marche pas assez, il y a un problème », a reconnu Didier Guillaume, qui indique dans le même temps que « ce n'est pas à l'État de fixer les prix », au risque de faire « de l'entente illégale ». « Lorsqu'on ne mange que du steak haché ou beaucoup de steak haché, la valorisation du coût carcasse n'est pas la même, et c'est vrai que le steak haché n'est pas valorisé au même titre que le serait une côte de bœuf, une entrecôte, un filet », a souligné Didier Guillaume comme début d'explication.
« L'évolution de la consommation, déjà à l'œuvre avant la crise liée au Covid, le montre : la part du steak haché dans la valorisation d'une carcasse s'accélère, pour se monter aujourd'hui à 70 %. Mieux évaluer la part du prix payé par le consommateur sur le steak haché qui revient à l'éleveur devient donc un enjeu majeur », indique le ministère dans un communiqué. Lors de la réunion au ministère, les participants devaient regarder à la loupe une étude réalisée par l'interprofession Interbev sur la construction du prix: « on va voir là où il y a des trous dans la raquette », avait promis le ministre.
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