« Nous avons besoin d’un ministère de l’agriculture qui fonctionne pour accompagner les appellations d’origine protégée dans les difficultés qu’elles traversent », dit avec insistance Hubert Dubien, président du Conseil national des appellations d’origine laitière (Cnaol). Comme pour les produits bio, les produits sous AOP souffrent d’une consommation en recul : -3 % pour les fromages et les crèmes, -26 % pour les beurres en 2023. Les consommateurs privilégient les produits conventionnels moins chers, en particulier ceux sous MDD. « Les rayons à la coupe ont tendance à fermer dans les GMS, ce qui alimente ce recul », ajoute-t-il. Pour les beurres AOP, précisons que le recul de leur consommation n’est pas la seule explication. L’AOP Charentes Poitou (80 % des volumes) n’a pas encore fait le plein des engagements des producteurs depuis la révision de son cahier des charges.
Lutte contre la FCO : « Rassurez-nous »
Le Cnaol interpelle le nouveau gouvernement sur trois points. En premier lieu, le coût des contrôles, qui apportent de la légitimité aux cahiers des charges. « Nous n’arrivons plus à mettre en concurrence les 3 à 4 opérateurs, ce qui aboutit à des tarifs qui varient de 1 à 100 selon les AOP. Cela grève le budget de celles les plus pénalisées », s’indigne Hubert Dubien. Les appellations via le logo sont mieux reconnues par les consommateurs. Il craint que cet acquit soit mis à mal par une fragilisation des contrôles.
La difficulté de plus en plus grande, selon le Cnaol, à mobiliser les budgets européens pour des actions de communication et de recherche & développement est la deuxième préoccupation. « L’Italie y pallie en débloquant 25 M€ en 2024. Nous demandons que l’État français emprunte ce chemin. » Enfin, l’extension des maladies FCO et MHE (page 10) inquiète fortement la filière AOP. « Nous avons besoin d’être rassurés sur la capacité des nouveaux dirigeants politiques à gérer cette crise sanitaire. Nous demandons des interlocuteurs. »
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