Antoine Guilbaut, éleveur de Blondes d’Aquitaine dans la Somme a misé sur l’insémination artificielle pour améliorer rapidement le potentiel génétique de son troupeau. Une pratique qui paye, mais qui demande une organisation rigoureuse pendant la période de reproduction.
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Les Blondes d’Antoine Guilbaut, éleveur dans la Somme, ne fricotent pas avec qui veut. Chaque année, l’agriculteur établit un plan d’accouplement rigoureux. Point de considérations sur la comptabilité amoureuse certes, mais une attention toute particulière est portée sur la compatibilité des index. « Chaque année, je fais ma petite tambouille avec le catalogue des taureaux en station, puis je les rentre dans Opti Gen (logiciel de gestion des accouplements) pour qu’il identifie les accouplements optimaux », explique l’agriculteur. « Et souvent, le logiciel lui donne raison », renchérit Flore Tacquet, technicienne pour Gènes Diffusion.
Miser sur la complémentarité
« Mon premier critère porte sur les qualités maternelles », poursuit Antoine. Seul avec une cinquantaine de vaches, il ne peut pas se permettre de multiplier les vêlages difficiles. Les taureaux à moins de 95 d’Ifnais (index facilité de naissance) ne pourront donc pas convoiter les vaches d’Antoine.
L’agriculteur mise sur la complémentarité des index. « Si une vache manque un peu de muscle, on travaille sur les index DM. S’il manque du lait, on regarde les index laitiers du taureau ». Ainsi, pas moins de 13 mâles différents ont été utilisés durant cette campagne. « Presque tout le catalogue y passe », sourit l’éleveur.
En monte naturelle, je n’aurais que 2 ou 3 taureaux à vache
Un luxe qu’il peut s’offrir grâce à l’insémination artificielle. « Si j’étais en monte naturelle, je n’aurais pas plus de 2 ou 3 taureaux pour 50 vaches ».
La sélection paye. Ancien éleveur laitier, Antoine a arrêté de traire en 2006. Depuis il développe la génétique de son jeune troupeau. En dix ans, ses femelles ont gagné près de 10 points d’IVMAT pour atteindre un niveau moyen de 105 (contre 98 de moyenne au sein de la race en 2022). Les veaux nés sur la ferme ont gagné 7 points d’ISERV pour talonner les 104 de moyenne (101 de moyenne au sein de la race). « Quand on est sélectionneur comme moi, c’est plus rentable de miser sur l’IA. Ça permet de faire évoluer rapidement son troupeau pour vendre des animaux d’un bon niveau ».
L’agriculteur travaille aussi pour le plaisir des yeux. « J’essaie d’avoir de belles robes froment, qui collent aux qualités de race de la Blonde ». Il essaie également le sans cornes, même si les puristes la préfèrent cornue : « c’est aux éleveurs à l’IA de développer le sans corne, étant donné que la majorité des taureaux sont en station ».
Une période de reproduction en trois phases
Mais l’insémination artificielle demande une organisation rigoureuse. Pour ce faire, l’agriculteur fait vêler ses vaches à l’automne afin de faire coïncider sa saison de repro avec la période en bâtiment. « J’ai des vêlages d’automne étalés sur deux mois. L’objectif est d’avoir eu tous les veaux à Noël ».
La période de reproduction comporte trois phases. Durant les trois premières semaines (un cycle), il mise sur l’observation naturelle des chaleurs. Le combo caméra plus observation visuelle lui permet de détecter environ 80 % des chaleurs. « J’observe les animaux lorsque je passe dans la journée, et je repasse le soir, autour de 22 h. Quand tout est calme, c’est là qu’on repère le mieux les vaches agitées ».
Après ce délai, les vaches non-vues en chaleur suivent un protocole de synchronisation. « Cela concerne une dizaine d’animaux », indique Antoine. La synchronisation permet d’induire les chaleurs pour faciliter l’IA. « Le taux de réussite à l’IA après synchronisation est de l’ordre de 50 %. Le résultat est modéré, mais il permet de re-cycler les vaches pour la fin de la période de reproduction ».
Enfin, une vingtaine de jours après les dernières IA, l’éleveur guette les retours en chaleur pour inséminer les dernières vaches vides. Il mise également sur les échographies, 35 jours après l’insémination.
Une méthode qui fait ses preuves. L’éleveur présente un IVV de 372 jours (contre 403 en moyenne sur la race Blonde d’Aquitaine). Deux taureaux issus de l’exploitation, Stingo et Sonis, sont d’ailleurs au catalogue de Gènes Diffusions.
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