La croissance de la production laitière devrait être limitée en Europe ainsi que dans les principaux pays exportateurs durant les prochains mois, avant une potentielle amélioration à partir du second trimestre 2020. Pourtant la demande mondiale se porte bien et devrait être soutenue sur le court terme, et ce, malgré le ralentissement économique, d’après INTL FCStone. Ce qui devrait soutenir les prix durant les six prochains mois.
La production laitière devrait être limitée dans les principaux pays exportateurs. (©Pixabay)
Vendredi dernier, INTL FCStone, une société de services financiers, a dressé son bilan sur le marché des produits laitiers, lors de sa conférence « Nouvelles perspectives sur les marchés laitiers ».
« Les prix européens à la production de lait restent fermes et compétitifs sur le marché mondial », a commencé par souligner Stefan Nether, vice-président de la partie produits laitiers chez INTL FCStone.
Malgré le ralentissement économique, la demande mondiale sera soutenue sur le court terme, selon l’entreprise. Par ailleurs, « la croissance de la production de lait est limitée. Ces deux éléments devraient soutenir les prix au cours des six prochains mois, avant de baisser durant le deuxième et le troisième trimestre 2020 ». Les niveaux de prix actuels devraient favoriser une bonne production pour les mois à venir, affirme le spécialiste.
« Une croissance limitée de la production et une demande soutenue devraient soutenir les prix pour les six prochains mois », d'après la société. (©USDA, INTL FCStone Calculations and Forecasts)
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UNe marge brute qui incite à produire plus
En effet, actuellement en moyenne en Europe, « la marge brute par litre de lait est plutôt bonne et devrait conduire à une production accrue, d'après l’expert. Lorsque la marge brute est très positive, cela incite les éleveurs à produire plus de litres de lait. À l’inverse, une marge brute insuffisante aura tendance à pousser vers une réduction de l’activité ».
Toutefois, « la France n’est pas forcément le pays ou on réagit le plus vite que ce soit pour produire plus ou pour produire moins, selon Stefan Nether. Durant les 30 mois avant la fin des quotas, les vaches françaises avaient tout de même réussi à produire beaucoup plus de lait. Mais en France, lorsqu’il faut « fermer le robinet », les éleveurs n’aiment pas trop réduire la taille de leur cheptel, explique l’expert ». Contrairement à d’autres pays anglosaxons par exemple, qui n’hésitent pas à adapter la taille du cheptel en cas de surplus de production de lait.
« La marge brute par litre de lait est plutôt bonne et devrait conduire à une production accrue », selon INTL FCStone (©EU Commission, USDA, Eurostat, FRED, CBOT, INTL FCStone Calculations and Forecasts)
En Europe, le taux de matière grasse et protéique a été plus abondant que les années précédentes durant la période estivale, mais pour les mois à venir, il devrait s’aligner sur un niveau similaire à celui de 2018, selon l’expert. « Le taux de matière grasse et protéique qui sera tendanciellement moins important que pendant les mois d’été, nous amène à penser que la production finale (beurre, poudre de lait, fromage, etc.), va être plutôt limitée sur le quatrième trimestre de 2019 et le premier trimestre de 2020, et placer la production sur un niveau similaire à l’année précédente ».
Une hausse de production modérée dans les autres grands pays producteurs
« Aux États-Unis, il y a une remontée du nombre de vaches laitières. Or, qui dit plus de vaches laitières dit plus de lait, alors la production devrait redémarrer à court terme, explique l’expert. Néanmoins, la croissance devrait être limitée ».
Quant à la Nouvelle-Zélande, la croissance avait été assez forte l’année dernière, mais cette année, « on s’attend à une production néozélandaise plutôt moyenne, à peu près au niveau de l’année dernière ou en dessous. Tout simplement parce que l’année dernière a été une année plutôt exceptionnelle et il sera difficile d’égaler les bonnes conditions météo de décembre 2018 et janvier 2019, ce qui rend une croissance pour les prochains mois peu probable », indique Stefan Nether.
En somme, la croissance de la production laitière des principaux exportateurs (Union européenne, États-Unis, Nouvelle Zélande, Australie et Argentine) semble plutôt limitée pour fin 2019 début 2020, mais elle devrait s’améliorer durant le deuxième et le troisième trimestre 2020.

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