Après un été très sec, où en est-on dans les ensilages de maïs ? Quels sont les rendements et quelles valeurs alimentaires peut-on espérer ? On fait le point avec Michel Moquet, ingénieur fourrages pour Arvalis-Institut du végétal.
Démarrés très tôt cet année (revoir > 18 juillet : top départ pour l'ensilage 2022), les ensilages de maïs 2022 se terminent. Une année bien différente de 2021 avec une longue période de sécheresse bloquant les maïs malgré un bon démarrage et une levée rapide.
« Vu les conditions de l'année, on va chuter en rendement par rapport à 2021, de l'ordre de - 20 à - 25 % (entre 11 et 12 t MS/ha), estime Michel Moquet, expert fourrages pour Arvalis-Institut du végétal. Mais il va encore une fois y avoir des grandes disparités en régions. » En effet, certains ont eu droit à quelques orages localisés quand d'autres ont guetté la pluie tout l'été en vain.
Du côté des valeurs alimentaires, il est encore trop tôt pour se prononcer car les résultats d'analyses du réseau Arvalis ne tomberont qu'en novembre. L'ingénieur rappelle : « L'avantage du maïs est de pouvoir conserver de bonnes valeurs énergétiques même s'il y a moins de grains, grâce à la partie tige/feuille. » Il confie tout de même : « On va forcément perdre en UFL, et en taux d'amidon. Il faudra alors apporter dans les rations la correction nécessaire pour l'énergie sous forme d'amidon. »
Du grain ou pas : quand ensiler ?
« Cette année, le stress hydrique est survenu en pleine période de floraison, donc les maïs ont été perturbés dans leur fabrication des grains. » S'en est suivi deux stratégies de récolte chez les éleveurs : ensiler vert au risque d'avoir un grain pas mûr, ou ensiler plus sec pour privilégier le grain. Michel Moquet explique : « Il y a une double entrée pour caler la date d'ensilage :
- mais s'il en est dépourvu, il faut se concentrer sur la part de feuilles vertes. »
Maïs secs : attention conservation
« Beaucoup de maïs seront récoltés au-delà des 35 % MS », constate-t-il. Dans ce cas, il faudra veiller à un bon hachage le jour du chantier. Le tassage et l'herméticité du silo seront plus délicats. « Il faudra aussi avancer plus vite à l'ouverture du tas pour éviter les reprises d'échauffement du front d'attaque. »
Avec cette baisse de rendement, Michel Moquet s'attend aussi à voir plus de transfert de maïs grain vers le fourrage. Mais, « le maïs grain étant cher, le prix du maïs sur pied devrait aussi augmenter », regrette-t-il avant de compléter : « Avec des prix du grain et de la viande élevés, certains iront peut-être jusqu'à vendre des animaux et récolter le maïs en grain plutôt qu'en fourrage... »
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