Logettes bien réglées, vaches bien couchées

« Chaque heure de couchage supplémentaire, c’est un litre de lait produit en plus par vache et par jour. » Cette phrase, répétée au cours des formations Signes de vaches, illustre le besoin de confort des vaches en production.

Quels sont les bons signes pour apprécier ce confort ?

Avant de commencer, il faut avoir en tête le mouvement naturel d’une vache quand elle se lève. Elle bascule vers l’avant, puis lève les pattes arrière et enfin lève les pattes avant. Dans une logette, elle doit pouvoir faire le même mouvement sans heurter un mur ou des tubulaires.

Les dimensions des logettes bien réglées

Largeur : Elle est conditionnée par la dimension des travées. Avec des travées de 5 m, ce sera 4 logettes de 1,25 m de large, en 6 m ce seront 5 logettes de 1,20 m de large.

Longueur : Il faut de la place à l'avant pour que la vache se relève correctement. Face à un mur, compter à minima 2,80 m de longueur. Sans dégagement à l'avant, la vache est obligée de se contorsionner pour se lever.

Arrêtoir au sol : Pour limiter l’avancement de la vache dans la logette, une pièce de bois avec des angles arrondis suffit. 15 cm de haut et 5 cm de large. Un simple tuyau PVC d’assainissement peut également faire office d’arrêtoir au sol.

Barre au garrot : Elle sert uniquement à empêcher la vache de trop avancer dans la logette. Une vache doit pouvoir tenir tranquillement debout, les 4 pattes franchement posées sur la logette.

Logettes face à face : Compter 5 m pour les logettes face à face.

Logettes creuses : Compter 2,80 m de long pour les logettes creuses.

Ajuster les logettes au troupeau pour plus de confort

Toutes les dimensions présentées ci-dessus sont des recommandations pour des vaches laitières de grande à très grande taille, de race Holstein. L’Institut de l’élevage propose des ajustements suivants selon le gabarit des vaches :

(1) : minimum indiqué en conduite lisier ou fumier sans stockage de paille
(2) : par rapport au seuil des logettes
(3) : par rapport aux pieds des animaux
Source : Idele

Dans des troupeaux mélangeant deux races ou plus, il faut trouver un compromis pour le confort du plus grand nombre de vaches. Les logettes sont réglées pour les grandes vaches. Les petites saliront plus l’arrière de la logette. Dans ces troupeaux, un réglage court faciliterait l’entretien des logettes, mais handicaperait les plus grands animaux.

Dans un bâtiment rénové, la tentation est souvent de réduire la dimension des logettes pour pouvoir en placer une dizaine de plus. Au final, ce n’est pas 10 ou 15 places qui manqueront, mais la totalité des logettes qui ne seront pas confortables et mal fréquentées.

Avec des logettes, c’est une économie de paille conséquente (en comparaison d’une aire paillée). La consommation est a minima divisée par 2. Une année, comme 2020, où le déficit de paille est très marqué, l’économie représente 6 à 8 000 € de surcoût d’achat de paille par rapport à une aire paillée, pour un troupeau de 80 vaches. Attention aux calculs trop rapides. Il ne faut pas oublier que ces logettes entraînent des besoins de stockage supplémentaire (fosse en général, voire fumière). Environ la moitié des bouses qui allaient sur l'aire paillée seront alors à racler et à stocker.

Investir pour gagner du temps

Il existe des outils pour gagner du temps et du confort. Quand on nettoie des logettes à la main, ce sont encore les épaules qui travaillent, comme en salle de traite. Dans des systèmes avec des vaches en bâtiment toute l’année ou une grande partie de l’année, la question de mécaniser doit a minima se poser.

Il existe des automates pour nettoyer les logettes à tous les prix. Ces appareils valent de 4 000 à 25 000 €. En gagnant 1 h par jour, sur 6 mois de l’année, c’est 3 500 € gagnés en prenant 20 €/h. Le retour sur investissement est de l’ordre de 6 ans. Le confort de travail, temps et pénibilité, est nettement amélioré. À chacun de calculer pour son exploitation, la rentabilité de cet investissement.