« Faudrait 500 €/1 000 l minimum »
Pour Massol, le lait doit être payé « au moins » aux producteurs. Les laiteries « n'ont toujours pas compris que, sinon, il n’en aurait plus ! ». « Allez dans les lycées agricoles pour savoir qui veut traire, exhorte-t-il. Vous aurez une idée du scénario à venir... »
steph72 veut faire « un petit rappel aux industries laitières » et à tous les organismes qui gravitent autour des éleveurs, avec leur attirail de « services » sources plutôt de « coûts pour les producteurs ». Il prend l'exemple de l'Allemagne : « Un éleveur allemand, produisant 600 000 l, a perçu l'année dernière 70 000 € de plus que son homologue français à production égale. Si c'est pas du foutage de g... »
db42 confirme : « (...) La production est parfaitement conforme aux signaux des marchés. En France, il manque 70 à 100 € par rapport au reste de l'Europe, donc normal que le volume diminue quand dans le reste de l'Europe la production a gardé son dynamisme. Alors oui, le prix du lait n'a pas été aussi haut depuis longtemps mais il en manque encore beaucoup par rapport à nos voisins. »
Pour quelle « charge de travail » !
forza appelle à « ne pas oublier la charge de travail en élevage laitier ! ». Il s'explique : « Le prix du lait a augmenté certes, mais pour réussir à vivre dignement du métier d'éleveur, le chemin est encore long ! D'autant plus qu'il faut parvenir à trouver un équilibre entre rémunération des producteurs laitiers et temps de travail. »
« De toutes façons, dès que le revenu des éleveurs s'améliore, les sangsues (il fait référence ici à certaines OPA) reviennent ! (...), ajoute-t-il, enchaînant sur le sujet du moment, la réforme des retraites : « Tout cela pour dire de partir de plus en plus tard à des gens qui bossent 60 à 70 h par semaine ! » Pas étonnant dans ces conditions que la production laitière baisse, selon lui. « (...) Le salaire médian en France étant autour de 1 900 €/mois pour 35 voire 40 h/semaine, un producteur de lait, chef d'entreprise, devrait toucher 3 000 €/mois minimum ! », estime-t-il.
Il évoque pour finir les coûts de production. « Certains centres de gestion parlent de 450 € les 1 000 l. Mais pour combien de lait par UTH ? », se demande-t-il, avant de déplorer : « Toujours le productivisme à outrance... »
« Pas 5 mais 10 % de lait en moins »
« À ceux qui disent que le prix du lait est bon », Patrice répond « ne jamais avoir vu autant de mal-être en élevage ». Il effectue « jusqu’à 10 signalements chaque semaine » ! « (...) Je suis en colère car les industriels et les GMS ne comprennent rien ! », s'énerve-t-il. Il évoque ensuite l'agribashing et les dénonciations de citoyens à la moindre « vache qui boîte ». « Et l'éleveur dans tout ça ? (...) », interroge-t-il.
steph72 prévient : « (...) La collecte laitière va se prendra une grosse claque : ce n'est pas 5 mais 10 % de moins qu'il y aura ! Les laiteries et les distributeurs devraient s'inquiéter davantage de la décapitalisation bovine ! (...) »
Décapitalisation de cheptel
« Seulement - 0,7 % de production entre 2021 et 2022, avec une diminution du cheptel de - 2,56 % ? », s'étonne Bouboule. « C'est plutôt de - 4 à - 5 % », juge-t-il. « Sodiaal, Lactalis et consort parlent déjà de baisser le prix du lait parce que l'Allemagne serait passée de 585 à 555 €/1 000 l. Il est où le tunnel France/Allemagne ? Il les arrange bien pour diminuer les prix, mais pour les revaloriser ?? Qu’ils continuent à pousser les éleveurs à la cessation laitière au lieu de les rémunérer au juste prix !! »
Et Salut de conclure : le fléchissement de la production de lait est « multifactoriel » : « 1. la reconversion en production végétale, volaille ou porc. 2. le manque de main d'œuvre, fini de faire bosser les parents jusqu'à la mort !! 3. les producteurs qui vieillissent. 4. la saturation de beaucoup de bâtiments depuis l'arrêt des quotas. 5. la production par UTH avec 2 chiffres en plus... » « Évolution a annoncé une baisse du nombre de génisses pour 2025 de - 10 %. Un canton dans le Morbihan a perdu 1 000 vaches en 2 ans », appuie-t-il.