Menu

Paroles de lecteursDécapitalisation bovine : « Bientôt il n'y aura plus de vache, ni d'éleveur... »

 « La photo parle d'elle-même ! L'élevage français est dans le brouillard !!, lance Nn. (©Pixabay // Création Terre-net Média)
« La photo parle d'elle-même ! L'élevage français est dans le brouillard !!, lance Nn. (©Pixabay // Création Terre-net Média)

La nouvelle diminution de l'effectif de vaches allaitantes en France n'étonne absolument pas les lecteurs de Web-agri, bien au contraire ! Ils s'attendaient à ce qu'elle soit plus forte qu'anticipé par les experts. Et c'est loin d'être fini, jugent-ils.

Que la baisse du cheptel français de vaches allaitantes soit plus importante que prévu ne surprend pas Marianne, avec « la sécheresse, le manque de fourrage, les prix bas de la viande et les 50 % des éleveurs à la retraite d'ici cinq ans ». Et selon elle, la décapitalisation bovine « va s'accélérer dans les prochaines années ». « Avec la hausse du prix des intrants », les producteurs en ont moins utilisé, d'où « une diminution des récoltes » pour l'alimentation des animaux, de fourrages notamment, complète Nini

Et ça va s'accélérer !

Gilles incrimine « la Pac 2023-2027 où il n'y a même pas une demie aide vache allaitante, comparé à avant » ; un autre lecteur « la politique du gouvernement et le peu de respect », de sa part et de l'ensemble de la société, « envers les agriculteurs ». « Les normes impossibles à supporter, les charges fiscales de plus en plus lourdes (...) », détaille Alain.

« Les prix et les industriels, premiers fautifs »

Pour Rody, ce n'est « dû qu'au prix de la viande payé aux éleveurs », trop faible. « La faute aux industriels », estime steph72. « Ils ont dégouté des milliers d'éleveurs et on veut installer des jeunes en production allaitante ?! », s'étonne-t-il, ne mâchant pas ses mots : « La viande, c'est du minerai pour eux. Dommage, les mineurs ne veulent plus se faire exploiter ! (...) »

Tout un ensemble, qui incite le monde agricole à prendre certaines décisions...

« Comme ils considèrent qu'ils ne gagnent pas assez, les industriels mettent la pression sur les députés pour augmenter les prix en GMS via la loi Égalim. Augmentation qui va se répercuter sur les consommateurs, faire chuter la consommation et s'effondrer les prix aux producteurs... », poursuit-il. jf approuve : « À force de tirer sur la ficelle, elle coupe !!! Les abattoirs et les industriels sont les premiers fautifs. Pendant des années, ils nous ont tenu le bec dans l'eau en nous payant les animaux le prix qu'ils voulaient et maintenant ils se plaignent !? Mais trop tard !! Bien fait !!! »

« Tout un ensemble qui incite le monde agricole à prendre certaines décisions... », résume Alain.

Plusieurs lecteurs décapitalisent

« La photo parle d'elle-même ! L'élevage français est dans le brouillard ! (...), lance Nn.

Alors Jocelyne est contente « d'être à la retraite à la fin de l'année ».

Benoot, lui, à « encore 10 ans à tenir et 200 bêtes », plus pour longtemps cependant. Il a décidé, « à partir de cette année, de diminuer le troupeau de 10 % par an ». « Je vais manger ce que j'ai mis 25 ans à construire, mais tant pis. À mon âge, je ne veux plus m'em..., ni me poser de questions... », déplore-t-il.

Passer l'hiver, retrouver un peu de trésorerie...

« Pour ma part, les 25 VA vont prendre la porte à l'automne 2023, enchaîne caliméro, qui a « passé l'hiver à courir après la bouffe ». Il espère « gagner en autonomie alimentaire pour le troupeau laitier en intégrant davantage d'herbe dans la ration des VL ». Et dans les prairies où le travail n'est pas mécanisable, il mettra « quelques bœufs croisés BBB ».

Momo a décapitalisé dès 2022, ayant « viré près de 50 % du cheptel, (...) tout simplement pour retrouver un peu de trésorerie avant d'aborder 2023 », ce qu'il juge vain «  au vu de la conjoncture (...) ».

« L'élevage allaitant existe encore ? »

Quant à Cyril, il « pense à se reconvertir, fatigué de se battre ». Et Thierry et Yorick le « comprennent tout à fait ».

« Je n'ai pas vécu, j'ai survécu, témoigne Arthur. Hélas le rideau est tiré... mais place à des jours meilleurs. Je plains ceux pour qui la route est encore longue, à eux de se défendre, de savoir s'entourer et de dénoncer les injustices (...) »

« L'élevage de vaches allaitantes existe encore ? », ironise Jérémy.

« On ne veut plus d’éleveur », rétorque Laurent

Un autre Laurent, sur le ton de l'ironie : « Comme les abeilles ? »

« Les bobos doivent être contents ! Ils pourront bouffer de la viande aux hormones au Buffalo Grill (...) », réplique Romain.

La France va devenir un champ de blé.

Lionel confirme : « (...) La France va importer de la viande étrangère ne respectant pas les mêmes normes que chez nous. »

TOF67, sarcastique : « Bonne nouvelle : au moins, avec la décapitalisation bovine, le secteur de l'élevage sera sans doute le seul à atteindre les objectifs de l'accord de Paris : - 5 % d'équivalent CO2 par an (...) »

« S'il n'y a plus d'élevage, l'impact écologique fera très mal (...) », rétablit Manu qui n'a pas le cœur à plaisanter.

Et Patrice de conclure : « Ce que nous prévoyons tous depuis des années est en train de se mettre en place. L'agriculture est devenue le parent pauvre de notre société. Dans mon département, on signale plus d'agriculteurs en détresse que le système d'accompagnement ne peut aider. (..) Dans les zones d'élevage, c'est la misère car même les plus courageux fuient ce métier de m... »

« Et il y aura de plus en plus de chômage dans nos campagnes puisque l'élevage est un pourvoyeur d'emploi direct et indirect. Notre pays va devenir un champ de blé », ajoute Guillaume.

Réagir à cet article

Sur le même sujet