
C'est ce qu'estiment de nombreux lecteurs de Web-agri. « À force d'avoir traité les éleveurs comme de la m... et de s'être gavés sur leur dos », il fallait bien qu'un jour, « la roue tourne » ! « Vous pouvez vous préparer à fermer quelques abattoirs, usines d'aliment et marchés à l'export », préviennent-ils.
En raison de la décapitalisation des cheptels bovins, liée à la sécheresse et la flambée des charges en élevage, « certains abattoirs ne tournent plus que quatre jours sur cinq », expliquait la rédaction de Web-agri mi-octobre.
Pour Vincent Beaulaton, « bientôt, ce ne sera bientôt plus que 3 jours vu qu'ils n'ont toujours pas compris qu'il fallait que les producteurs vivent de leur travail... » Certains lecteurs vont plus loin, estimant comme Prim'noire Holstein Rouge que « ça leur fait du bien, à force de voler les éleveurs ! » « Un juste retour de bâton (...) » également, selon Arnaud Jourdain.
« Les abattoirs nous ont appuyé sur la tête en 2020, profitant d'abattages supplémentaires suite à la sécheresse », développe steph72. Il pense que « le même retour de bâton va venir pour les laiteries ».
« À force de voler les éleveurs »
François Garrivier est du même avis : « Ils sont responsables de cette décapitalisation depuis des années qu'ils traitant les éleveurs comme de la m... » « Qu'ils rémunèrent les producteurs à hauteur des enjeux en prenant en compte les coûts de production en élevage », suggère-t-il. « Ils ont encore l'indécence de proposer des contrats en calculant eux-mêmes les coûts de production des producteurs ! Jusqu'à présent, seuls les éleveurs ont disparu de la filière. Demain, les abatteurs monteront dans la charrette et ne comptez pas sur les éleveurs pour les plaindre !! », ajoute-t-il encore.
Les producteurs continueront de payer les pots cassés l'année prochaine, alerte Momo pour qui le calcul est simple : « Moins d'animaux = moins de production = moins de rentrées d'argent = à nouveau vente d'une partie du cheptel. » « Pour faire simple, soit les abattoirs alignent un chèque pour sauver les éleveurs, et eux aussi par la même occasion, soit c'est un plan de licenciement massif sur la base de départs volontaires et dans quelques années, une fermeture totale », résume ce lecteur pour les faire réagir. « Rappelez-vous que vous employez des centaines de personnes ! Et que vous travaillez grâce à nous, éleveurs !!, insiste-t-il. Vous avez le pouvoir de faire bouger les choses, l'État vous écoutera, vous. Nous, on a essayé mais tout le monde s'en tamponne des vilains éleveurs créateurs d'emplois... »
L'obligation d'un abattoir par département, c'est mort.
Et ce n'est pas faute de « les avoir averti que quand il n'y aurait plus d'éleveurs, ils tomberaient aussi (...) », poursuit RV 12
« Comme ça, la viande viendra de l'étranger avec des conditions d'élevage et de transports catastrophiques », nuance Florent Delculée. « L'obligation d'un abattoir par département, c'est mort », fait aussi remarquer Jean Dcrd.
« On ne va pas les plaindre ! »
En plus des abattoirs qui tournent au ralenti, la décapitalisation bovine et la hausse des coûts impactent les industriels de l'alimentation animale. En 2022, 15 usines risquent de fermer selon le Snia, leur syndicat, annonçait aussi Web-agri au même moment. Ce qui a entraîné des réactions similaires chez les lecteurs. Cédric Betrom entre autres : « La roue tourne, on ne va pas les plaindre quand même. » Ou Grégory Portron : « Bien fait, on veut vivre nous aussi. »
« Quand nous, agriculteurs, sommes en difficulté, on nous dit que c'est parce qu'on est mauvais. Ben, vous aussi, vous devez l'être alors », pointe Didier. « Les éleveurs qui arrêtent depuis des années faute de revenu, on en parle ? Alors que les fournisseurs d'aliment qui se gavaient... Chacun son tour ! », martèle Didier Le Coant.
Normalement les parasites ne tuent pas leur hôte...
D'autant que « les producteurs paient une blinde pour nourrir leurs vaches (...) », appuie Christelle Thomas. « Du parasitisme !! Mais normalement les parasites ne tuent pas leur hôte », ironise tintin. L'occasion, pour Bruno Moussy, de « revenir à l'autonomie alimentaire en élevage (...) ». « Tout en herbe », exhortent Claire et Steven Croissant Hunault. « Ils se réveillent maintenant, déplorant que les filières élevages ne rémunèrent pas. Pourquoi ne les a-t-on pas entendu avant ? », s'interroge pour sa part steph72. Salut sur le même ton : « Si le Snia appelle à des mesures d’urgence pour lutter contre la décapitalisation, c'est parce que désormais, il ne va plus avoir d'esclaves. »
« Ce n'est pas faute de les avoir prévenus... »
Les pays importateurs de broutards sont également inquiets du déclin du cheptel français, indique Web-agri.
« Il aurait fallu penser à ça il y a 10 en payant les broutards un poil plus cher », rétorque Gaëtan Duperray. « Peut-on vraiment pleurer de ne plus avoir de lait (de viande ici) quand on a laissé mourir sa vache ? », interroge-t-il. Là encore, les commentaires des lecteurs rejoignent ceux des précédents articles. « MDR, le jeu s'inverse, enfin ils vont perdre de l'argent comme nous ! », se réjouit Gérard Braidy. « ce n'est pas faute d'avoir prévenu », juge Jérôme Daurat. « (...) Mais plein de monde continuent de s'en foutre... », regrette Philippe Lafage.
Agri63 s'énerve : « Lol. Quand il y a deux ans, les broutards étaient à ras des pâquerettes (2,30 €/kg), ils ne parlaient pas de passer des accords sur les coûts de production en élevage. Là par contre, comme ils se rendent compte qu’ils ont tué les éleveurs et que ça se retourne contre eux... Faudrait surtout pas qu'ils le fassent pour qu’ils payent enfin les pots cassés de nous faire travailler à perte depuis 20 ans ! »
Pleurer qu'on n'a plus de lait, quand on a laissé mourir sa vache.
« Le réveil est difficile ? »
Chêne Split, sur le ton de l'ironie : « Si la production de broutards régresse, c'est qu'elle n'est pas rentable pour les naisseurs ! Et puis ça fera des heureux : les vegans et pseudo écolos bobos qui sont persuadés que sans les vaches, le monde va survivre au changement climatique. » « À force d'acheter les broutards pour une poignée de cerises, cette production n'est plus rentable, renchérit Michel Bernard. D'autant plus avec les normes sanitaires qui s'accumulent et l'alimentation qui augmente. »
Les vegans et pseudo écolos bobos peuvent être contents !
« Les pays importateurs devraient aider financièrement la filière s'ils veulent qu'elle perdure », suggère Stanislas Peccatte.« Il faut surtout payer les veaux à leur juste prix, c'est-à-dire rémunérer le travail des éleveurs », enchaîne Pascal Delors. S'il reconnaît que « les prix de vente ont progressé favorablement », il considère « qu'ils ne couvrent toujours pas les coûts de production (...) ». Le manque d'animaux « les poussera peut-être à les acheter plus cher », espère Pierre-Jean Charnay.
Et Momo de conclure : « Le réveil est difficile ? Vous pensiez vraiment que ça allait durer ? De ne pas payer la marchandise, ne pas laisser de quoi vivre aux paysans, sans qu'il n'y ait de conséquences ? En premier lieu, les éleveurs arrêtent d'investir et après, ils réduisent le cheptel, vous pouvez vous préparer à fermer quelques abattoirs, usines d'aliment et marchés à l'export. Nous, on voulait juste travailler... »
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