Au sommet de l'élevage, au pied des monts d'Auvergne, les syndicats digèrent encore l'annonce du « plan social » du géant Lactalis, qui veut acheter moins de lait en France. Ils envisagent des « actions ».
Après que Yohann Barbe, le président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) se soit exprimé lors d'une conférence de presse ce mardi 1er octobre, jour de l'ouverture du Sommet de l'élevage, d'autres syndicats ont eux aussi réagit pendant cette première journée.
Lors d'une autre conférence de presse, le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a dit avoir été appelé par le patron de Lactalis, Emmanuel Besnier, la veille de l'annonce. « On a expliqué que dans un premier temps, ce qui comptait pour nous, c'était de s'assurer qu'il y aurait un délai suffisant
pour que les acteurs soient en capacité de se retourner ».
Attaché à la « liberté d'entreprendre », Arnaud Rousseau a affirmé ne pas vouloir « être dans la réaction à chaud (...), je crois qu'il faut travailler (...) voir comment les choses vont se traduire » sur le prix du lait.
« Une casse sociale »
« Il y aura des actions » sur le terrain, anticipe de son côté Christian Convers, secrétaire général de la Coordination rurale. « L'État doit s'occuper du dossier parce que c'est une casse sociale », déclare-t-il à l'AFP depuis le stand aux couleurs jaunes du deuxième syndicat représentatif derrière l'alliance FNSEA/JA.
La nouvelle ministre de l'agriculture Annie Genevard est attendue jeudi au sommet de l'élevage. Les syndicats disent aussi compter sur la venue du Premier ministre Michel Barnier en fin de semaine.
« On va faire pression sur l'État pour qu'il régule les volumes et le prix », affirme Stéphane Galais, secrétaire national de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole. Il espère un « sursaut » pour changer le rapport de forces avec l'industrie. « Il est hors de question pour nous de laisser des prédateurs dérouler leur projet ultralibéral sans réagir », assure l'éleveur.
« On connaît l'adresse ! »
La Confédération paysanne avait investi le siège mayennais de Lactalis en février. « Ils savent qu'on connaît l'adresse! », plaisante une salariée de l'organisation.
Il n'est pas question en revanche d'appeler au boycott des produits Lactalis, de peur de se tirer une balle dans le pied. Les syndicats se demandent ce que vont faire les autres industriels après la « brèche » ouverte par Lactalis, selon les mots de Stéphane Galais.
Ils redoutent en particulier des arrêts de collecte laitière du fromager Savencia (Tartare, Cœur de Lion), en conflit avec l'association de producteurs
Sunlait, qui bataille pour une meilleure rémunération.
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