Innovation du Space 2023 : le Tech’Agri Challenge. Une quinzaine d’étudiants dans les secteurs de l’agriculture et du numérique ont imaginé des solutions digitales pour répondre à des problématiques d’éleveurs. Cornadis connecté, E-carte rose, optimisation de l’alimentation et de la santé des vaches à partir de photos de bouses : trois concernent les bovins.
Toujours plus de place à l’innovation, avec la première édition au Space 2023 du Tech’Agri Challenge, à l’initiative du salon, de l’agence économique régionale BDI (Bretagne Développement Innovation) et d’Innozh(association d’accompagnement et de promotion de l’innovation).
À partir des attentes qu’ils ont perçues sur le terrain, quatre groupes d’étudiants des filières agricoles et numériques bretonnes (Lycée agricole Kerlebost-Pontivy, Maison familiale rurale de Loudéac, Esir-Rennes et Isen-Brest) ont travaillé à la conception d’outils digitaux répondant aux besoins concrets d’éleveurs, bovins pour trois des équipes.
Pitches et espace d’exposition dédié
Ils ont pitché leurs projets au parc expo de Rennes devant un jury de professionnels et ont exposé, pendant trois jours dans un espace consacré à l’événement, leurs solutions techniques pour digitaliser les cartes roses, bloquer/débloquer à distance les cornadis, ou encore optimiser l’état nutritionnel et sanitaire des vaches. Trois concepts basés sur des applis smartphones.
Bouza’Tech fait appel, en plus, à l’intelligence artificielle : à partir d’une photo de bouse prise par l’agriculteur avec son téléphone portable et des observations mentionnées, l’IA peut identifier d’éventuels problèmes alimentaires ou maladies, en analysant l’aspect, la couleur et la texture des excréments.
En fonction du résultat, une alerte est envoyée, ainsi qu’au vétérinaire. « Au départ, selon les appareils, la qualité de l’image pouvait être insuffisante, détaille Jade Jegat, en BTSA au lycée agricole de Kerlebost et candidate au concours. Un souci que les élèves en numérique ont réussi à résoudre grâce à un paramétrage via des mots-clés entrés par l’exploitant. »
1er prix pour les cornadis connectés
Quant aux E-cartes roses, elles visent à simplifier l’accès aux données de traçabilité de chaque animal pour les différents acteurs : éleveurs, vétos, contrôleurs. Il suffit, à l’exploitant, de scanner les documents avec le portable : « ainsi, ils seront centralisés au même endroit et il pourra y accéder à tout moment », précise Tristan Le Coz, étudiant en 5e année à l’Isen-Brest.
L’objectif est aussi de « faire gagner du temps et de l’efficacité aux producteurs pour qu’ils puissent se concentrer sur d’autres tâches ». De même que pour les cornadis connectés qui, en plus, améliorent le bien-être animal en ne bloquant pas les bêtes plus que nécessaire. Ils ont remporté d’ailleurs remporté le premier prix de ce concours aux airs d’Innov-Space, mais dédié aux jeunes, donc à « la nouvelle génération d’éleveurs ».
Créer des ponts entre l’agricole et le digital
« Nous avons des défis à relever sur l’attractivité du métier d’éleveur, pour renouveler les générations de producteurs et notamment pour faire évoluer ces professions en réduisant la pénibilité, en diminuant la charge de travail, en assurant une juste rémunération… Ce challenge est une opportunité pour les étudiants des filières agricoles d’exprimer la façon dont ils veulent vivre leur métier demain ! », souligne sur le site innozh.fr Christian Blandel, responsable du programme Agretic à BDI.
L’occasion également de renforcer les relations entre l’agriculture et les nouvelles technologies avec lesquelles elle sera, de plus en plus, amenée à collaborer, en favorisant les échanges entre élèves des deux secteurs, les uns apportant leur connaissance du milieu agricole et les autres leurs compétences numériques. « En associant plusieurs spécialités, on est plus forts pour trouver et surtout concrétiser des projets innovants », souligne Clément Paris, en BTS au lycée agricole de Kerlebost.
Même si au départ, ces deux univers très différents « avaient des difficultés à se comprendre », d’autant que chacun employait un « langage technique très pointu » inconnu de l’autre. « Il a fallu pas mal d’explications, de schémas, de dessins », indiquent les étudiants agricoles. Les élèves ingénieurs dans le digital, eux, ont dû expliquer que certaines demandes ne relevaient pas de leur domaine.
Des innovations utiles aux éleveurs
Avoir des idées communes que personne n’ait encore eues n’a pas été facile non plus. Tout comme mener la réflexion en distanciel, en parallèle de cursus et rythmes scolaires distincts, pointent les participants. Cette expérience – « riche sur le plan humain, avec de bons moments passés ensemble » insiste Tristan – leur a permis de découvrir un autre milieu et, en prime, de mieux connaître le leur. Et ils ont appris à « vulgariser » pour transmettre leur savoir.
À la clé : des innovations utiles dans les élevages qu’ils ont pu promouvoir grâce au Tech’Agri Challenge, et confronter aux réactions des professionnels concernés. Qu’elles soient développées par la suite, voilà ce qu’on peut maintenant souhaiter à tous les candidats.
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