L’Espace Jeunes au Space était une nouveauté de l’édition 2022, pour mieux faire connaître les formations et professions de l’élevage aux lycéens, étudiants, collégiens. Et surtout leur permettre d’échanger avec des producteurs, conseillers, banquiers, commerciaux, constructeurs, politiques, etc. sur leurs futurs métiers et projets, leurs atouts et contraintes.
Et plus globalement sur l’avenir du secteur animal, face à leurs camarades dans l’auditoire, ou pour les timides via leur téléphone portable et un QR code. Objectif : susciter des vocations.
Dans leurs questions, remarques, préoccupations, attentes, ils ont fait preuve d’une grande pertinence et maturité, montrant qu’ils sont à la fois passionnés et motivés, mais conscients des difficultés auxquelles ils vont être confrontés : la conjoncture du lait et de la viande incertaine et fluctuante, la préservation de l’environnement.
Ainsi que le manque de valorisation des productions agricoles, et donc de revenu pour les éleveurs, la charge de travail en élevage et l’astreinte, à concilier avec la vie sociale et de famille, la pénibilité pour ne pas « être esclave de ses bêtes et s’user physiquement », sans oublier les exigences et les critiques sociétales.
Partager sa vision du métier d’éleveur, écouter celle des autres
Des problématiques que citent à nouveau les jeunes interrogés en amont du salon cette année : des étudiants en BTS Acse comme Célestine, Nicolas, Mathys. Sont également évoqués le bien-être animal, la hausse des charges, les épizooties…
On parle beaucoup des animaux. L’éleveur, lui, est oublié.
« On parle beaucoup des animaux et de leur bien-être mais l’éleveur derrière, et son bien-être, sont oubliés. Voilà le plus décourageant, de même que les fausses informations véhiculées sur l’agriculture et l’agribashing, notamment sur les réseaux sociaux », déplorent-ils, insistant par ailleurs sur le fait qu’ils entendent « gagner leur vie et vivre à côté ».
Pour autant, ils mettent aussi en avant les nombreux aspects positifs d’un métier « enrichissant, où l’on ne s’ennuie jamais, en constante remise en question et innovation, dans un superbe cadre de vie. C’est pourquoi il ne faut « pas avoir peur d’y aller », encouragent-ils.
Une « positive attitude » qu’arborent aussi Pierre, Valentine et Alexandre, réciproquement élève ingénieur à l’Institut Agro Rennes-Angers (AgroCampus) et à l’Esa (Ecole supérieure des agricultures) d’Angers, qui voient ces contraintes comme autant d’enjeux à relever pour les futures générations d’éleveurs.
En toute conscience des difficultés et atouts
Fort de ce succès, l’Espace Jeunes est reconduit au Space 2023, toujours en étroite relation avec l’enseignement agricole (lycées privés, publics et MFR) et, cette année, avec des écoles d’ingénieurs, l’AgroCampus et l’Esa.
Au programme, après l’inauguration demain, mardi 12 septembre, à 9 h : des ateliers par filière, bovine à 13 h 30, porcine et avicole mercredi 13 à 10 h 30, agroéquipement à 14 h. À noter : le rendez-vous organisé par l’AgroCampus et Esa, jeudi 15 à 10 h 30, sur le thème des exploitations de demain et notamment de l’énergie.
Rassurés et reboostés !
Élèves et professionnels, n’hésitez pas à venir partager vos ressentis, expériences, réflexions et questionnements durant ces trois jours ! Les jeunes, qui ont participé l’an passé, vous le recommandent. « On n’a pas forcément l’opportunité de s’exprimer », fait ainsi remarquer Martin, du lycée La Ville Davy à Quessoy (Côtes-d’Armor).
« Grâce à ces échanges interactifs et animés, on peut entendre différentes opinions. Écouter les idées des autres, les bonnes comme celles qui le sont moins, est toujours profitable, on en retient le meilleur ! » Alors il conseille, aux jeunes en formation agricole comme générale, de s’informer, ou au moins s’intéresser.
Après la présentation de son parcours d’installation agricole et des aides disponibles par un jeune installé, et ayant obtenu « des réponses à ses questions et craintes », Jade, de la MFR de Questembert (Morbihan), est ressortie « rassurée ».
« J’ai compris que je n’étais pas la seule à être inquiète, à me demander comment je vais faire. Ne pas être sûre de choisir la voie professionnelle qui nous correspond vraiment, c'est normal » « Faut aller à l’Espace Jeunes, ça vaut le coup ! En repartant, on se sent reboostés, plein d’énergie positive et de courage », appuie-t-elle.