
Un système d'abreuvement fonctionnel et des vaches Highlands : Julie et Dimitri Deneux, jeunes éleveurs de vaches laitières en Normandie, espèrent un beau doublé sur la plateforme de crowdfunding Miimosa. Leur but : valoriser au maximum leurs prairies, notamment celles situées en zones humides.
Julie et Dimitri Deneux se sont installés il y 10 ans, en hors cadre familial, sur une exploitation bovine laitière à Ferrières-en-Bray en Seine-Maritime. Ils élèvent 60 vaches sur 110 ha : 90 ha de prairies, dont 77 ha autour de la ferme directement accessibles pour les animaux, et 50 ha de cultures. Leur lait est livré à la laiterie Danone, à 2 km, et transformé en yaourts.
Petit à petit, les jeunes éleveurs (âgés respectivement de 30 et 35 ans) ont décidé de s'orienter vers un système d'élevage plus durable. En 2020, ils se sont convertis à l'agriculture biologique, puis se sont formés aux médecines alternatives pour soigner le troupeau : acuponcture, aromathérapie, ostéopathie. L'alimentation est basée sur l'herbe, pâturée sous forme de paddock à la belle saison et complétée l'hiver par un peu de maïs pour les apports énergétiques.
« Un bac à eau par paddock »
Et depuis deux ans, les producteurs cherchent à réduire l'empreinte carbone de leur atelier laitier. Pour cela, il ont réalisé un diagnostic avec la chambre d'agriculture. Parmi les voies de progrès mises en évidence : améliorer l'accessibilité à l'eau dans les pâtures, donc la valorisation des surfaces herbagères et le bien-être animal. « Les bêtes marchaient beaucoup trop pour aller boire », résument-ils.
« Un bac à eau par paddock » : tel est l'objectif de Julie et Dimitri pour « limiter les déplacements des animaux » et « augmenter la production de lait bio ». « Ainsi, les vaches pourront s'abreuver à volonté », insistent-ils. Actuellement, seuls quatre points d'eau sont disponibles. Or, en tout, il faudrait 22, ainsi qu'un réseau de 4 km de tuyaux. Soit un investissement total de 16 850 € HT pour l'EARL du Beauregard : 8 600 € pour les bacs et 8 250 € pour la tuyauterie (manchons, embouts, raccords).
Les bêtes marchaient trop pour aller boire.
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Des Highlands pour « les prairies humides »
10 000 € sont financés dans le cadre du programme Cap'2ER porté par Danone. Pour le reste, les agriculteurs ont lancé un appel aux dons sur la plateforme de crowdfunding Miimosa. Avec 10 840 € collectés, la somme escomptée a été largement dépassée ! Les 4 000 € supplémentaires serviront à accroître la superficie de luzerne pour une meilleure autonomie alimentaire du cheptel. En parallèle, les émissions de carbone de l'élevage « diminueraient de 21,6 %, d'où une économie de 84 000 kg/an ».
Forts de ce succès, Julie et Dimitri ont engagé une seconde campagne de collecte, toujours sur www.miimosa.com. Tous les herbages de la ferme en effet, au cœur du pays de Bray dit "humide", sont situés en zone Natura 2000, protégés par le Conservatoire d'espace naturel de Haute-Normandie et font l'objet de MAE (mesures agro-environnementales) depuis l'installation du couple. L'un d'eux est même dans une tourbière ! « Nos vaches laitières ne sont absolument pas adaptées à ce type de pâtures. Or, celles-ci sont très riches en termes de biodiversité », font-ils remarquer.
Nos vaches ne sont pas adaptées à ce type de pâtures.
Globalement, le troupeau laitier « ne suffit pas à entretenir correctement nos prairies humides », ajoutent-ils. C'est pourquoi les éleveurs souhaitent y faire pâturer des Highlands. Une race que « nous affectionnons particulièrement », appuient-ils. « Ces bêtes sont magnifiques avec leurs robes rousses, grises, blanches ou noires, leurs cornes imposantes et leurs longs poils » qui les protègent des intempéries.
« De véritables débroussailleuses »
Leur rusticité en fait de « véritables débroussailleuses de terrains pauvres et difficiles d'entretien ». « Elles peuvent pâturer dans les zones marécageuses, comme les tourbières, et manger des végétaux arbustifs, des joncs et même des ronces ! » Résultat : elles participent « au maintien des milieux et des écosystèmes ». De petit gabarit, « elles se déplacent, en outre, plus facilement ». Sans compter « l'attrait touristique » qu'elles peuvent représenter dans des prairies bordant l'Avenue Verte, qui relie Paris à Londres.
En mai 2021, quatre premières vaches sont arrivées sur l'exploitation avec leurs veaux, suivies d'un taureau. Pendant trois mois, ils ont défriché 3 ha de prairies humides, « envahies de joncs », « sans abîmer le sol ». Convaincus, les producteurs ont souhaité transformer l'essai pour « restaurer leurs 77 ha », en y faisant pâturer toute l'année davantage de Highlands ! Ils projettent déjà d'acquérir une douzaine de femelles gestantes, grâce un financement participatif de 15 000 €.
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