Compliqué de recruter ? Mais pas impossible !

Connaître ses besoins, définir le profil recherché

Pour commencer, l’essentiel est d’évaluer et connaître ses besoins en main-d'œuvre sur l'élevage. Il est donc important d'être lucide vis-à-vis de ce que l’on est prêt à accepter réellement, et pas dans une situation idéalisée : savoir ce que je veux, ce que je ne veux pas, réfléchir aux compétences et savoir-être du futur salarié agricole… C’est utile pour définir le profil de poste. Est-ce que le profil recherché est un manœuvre, un technicien, un second ou un futur associé ? Impossible d’écrire une offre sans cette étape de réflexion préalable.

Diffuser l’offre

Une offre d'emploi efficace se démarque et est visible. Faites savoir que vous recherchez quelqu’un ! Parlez-en autour de vous, dans les journaux locaux, boulangeries du coin… Les organisations professionnelles agricoles et les centres de formation sont aussi de bons relais. Les mairies, France Travail (ex Pole emploi), journaux locaux sont d'autres solutions. La diffusion d’une offre en ligne et sur les réseaux sociaux peut également être intéressante.

N’importe quelle personne, avec ou sans expérience, peut travailler en élevage. Il suffit d’une seule chose : la motivation. Certes, un salarié qui n’a pas de formation agricole devra se former, même si ça demande un peu de temps. Il existe des cycles de formation adaptés et subventionnés.

Les compétences s’apprennent, pas le savoir-être

Le mode de diffusion ne suffit pas pour trouver la perle rare. Le contenu de l’offre doit être attrayant pour rayonner et pour être partagée des milliers de fois, avec notamment des détails sur le troupeau, le personnel, l’environnement, les lieux... Démarquez-vous ! Chaque ferme est unique, chaque offre doit l’être tout autant. Une photo de l’équipe actuelle ou de l’élevage est plus attractive qu’un descriptif brut de l'exploitation.

Séduire à l’entretien

« La première fois que j'ai embauché, je ne savais pas quoi demander au candidat », précise un éleveur. « J’ai fait la formation avec le BTPL sur comment recruter et encadrer des salariés en élevage. Maintenant c’est plus facile, je travaille pas mal l'offre avant de l'écrire. L'entretien est ensuite plus simple. Je regarde si la personne répond ou pas au profil. Je me pose moins de questions pour choisir. »

Autre conseil : présentez-vous, ainsi que votre exploitation, ses atouts, ses contraintes, la manière de travailler… Laissez entendre que tout n’est figé, même si vous décidez au final. Vous allez constituer une nouvelle équipe, l’occasion de revoir ensemble le fonctionnement et l’organisation des tâches, et les modifier si besoin. Enfin, intéressez-vous au candidat : ses motivations, son parcours, son ressenti sur le poste, les missions, et l’exploitation.

Donner envie et fidéliser

Il est essentiel de prendre le temps d’accueillir le nouveau salarié, de l’accompagner. Outre les aspects matériels, l’informer de la vie de l’élevage et l’intégrer dans les tâches est nécessaire. Le salaire est, en outre, important. Mais la motivation d’un nouvel arrivant, salarié ou futur associé, ne passe pas que par la rémunération. La considération, et en particulier la prise en compte des attentes, importe tout autant pour une partie des candidats.

L’arrivée et/ou le départ d’un nouveau membre, impose de réécrire le fonctionnement du groupe, via le règlement intérieur. Les besoins évoluent et les règles peuvent être modifiées et affinées tous les ans. « Il est clair que travailler à plusieurs associés ou avec des salariés, oblige à faire des concessions. Mais, c’est aussi motivant. Avec le recul, je préfère. Je partage les risques. Je ne suis pas seul toute la journée. Quand je pars un week-end, j’arrive vraiment à faire la coupure… »

L'intérêt du droit à l’essai

« Dernièrement, j’ai fait le choix de prendre un jeune grâce au dispositif du droit à l’essai. Ses points forts : sa proximité de l’exploitation et sa disponibilité. Au final, après deux mois, nous n’étions pas satisfaits, l’un de l’autre. Nous avons mis fin sans difficulté administrative, juridique et économique, à ce test. » Vous pouvez vous tromper, ce n’est pas grave. L’essai avant l’embauche ou l’association définitive, est un bon moyen de tester la relation humaine avant de s’engager. Le stage de parrainage ou droit à l’essai sont de bons systèmes.

« La salariée est sur l’exploitation depuis trois ans : elle a fait une partie de ses études agricoles en apprentissage chez moi. Coté motivation et relationnel, je n’avais aucun doute lors du recrutement. » Cette méthode apporte de la sérénité dans les groupes, facilite l’accueil des nouveaux. Elle favorise aussi la transmission en élevage, le renouvellement des générations d'éleveurs et la pérennité des exploitations.

La dimension humaine est la première force de l’exploitation. À chacun son équilibre de travail, seul ou à plusieurs. En production laitière, choisir de travailler en groupe, c’est gagner plus que perdre, en souplesse, serénité et implication.