N'entend-on pas fréquemment sur le terrain que les éleveurs ont du mal à trouver des salariés, qui soient de plus suffisamment qualifiés et motivés, et ensuite à les fidéliser ? Pour qu'ils se sentent bien sur l'exploitation et dans leur travail, il importe de ne pas leur donner que des tâches à exécuter mais, au contraire, de les intégrer à la gestion de l'entreprise, en « montant notamment un projet commun puis en le faisant vivre », conseillent l'idele et le Cniel.
« La maîtrise technique et la rentabilité économique, bien que primordiales, ne suffisent pas pour assurer la pérennité d'une entreprise agricole », insistent l'Institut de l'élevage idele et le Cniel (Centre national interprofessionnel de l'économie laitière) dans une série de fiches pédagogiques réalisées dans le cadre du programme "Gestion des ressources humaines, salariat et association en exploitation bovin lait". Elles ne sont pas non plus suffisantes pour garantir celle des salariés dans la structure. En agriculture et en élevage en particulier, ces derniers sont en effet de plus en plus difficiles à recruter puis à garder.
Alors comment les fidéliser ? Pour réussir à « travailler à plusieurs durablement », il faut « partager un projet commun » qui « dynamise ce travail collectif », quel que soit le nombre de salariés, répondent les deux organismes. Celui-ci peut être de plus ou moins grande ampleur (création d'un nouvel atelier, construction d'une stabulation, modification de la conduite du pâturage, diversification de l'assolement, etc.) mais « doit d'autant plus être réfléchi collectivement qu'il engage les participants dans le temps ». On voit bien que là encore l'aspect humain, c'est-à-dire la qualité de la communication et des relations entre l'employeur et son employé, est crucial.
Un projet commun se réfléchit collectivement.
Des objectifs partagés en amont...
C'est pourquoi, avant de débuter quoi que ce soit, il est important que l'un et l'autre :
1. s'interrogent sur ses motivations, besoins et attentes afin de voir s'ils sont sur la "même longueur d'onde",
2. donnent sa vision du projet pour pouvoir en construire une qui soit « partagée »,
3. et ensuite détaillée de manière pratico-pratique : « comment et dans quel cadre travailler ensemble ».
Sommes-nous d'accord sur l'essentiel ?
Pour la 2e étape, il s'agit de se poser certaines questions : « que voulons-nous faire ensemble ? » et surtout « sommes-nous d'accord sur l'essentiel dans notre approche individuelle de cette initiative commune ? ». Cette phase est « sans doute la plus compliquée mais aussi la plus indispensable, mettent en garde l'idele et le Cniel. L'absence de projet partagé génère vite des dysfonctionnements préjudiciables à l'activité économique, avec une moindre efficacité de la main-d'oeuvre, et aux personnes, provoquant tensions, baisse de motivation, indécision voire un profond mal-être au travail ».
... Mais rien n'est strictement figé
Un cadre strict, quitte à l'assouplir par la suite.
Après ce temps de préparation à ne pas négliger, place à la mise en œuvre qui exige, elle aussi, un suivi rigoureux assorti de discussions et d'évaluations régulières, afin de procéder à des réajustements si nécessaire. Une fois terminé, tout n'est pas encore gagné. Il faut effectivement resté vigilant sur un certain nombre de points, qui sont d'ailleurs valables dès que l'on travaille à plusieurs sans forcément avoir de projet particulier :
- la répartition des tâches et des responsabilités
- la communication et l'échange d'informations
- la prise de décisions
- la contribution financière de chacun
Mieux vaut avoir « un cadre strict, quitte à l'assouplir par la suite ». « Envisager tous les problèmes et les causes possibles de ceux-ci, c'est se donner toutes les chances de réussir » le projet commun. En ayant conscience que partager ce dernier, c'est partager également les réussites et les satisfactions et, à l'inverse, les erreurs et les déceptions, c'est-à-dire plus largement « les joies et les contraintes du métier d'éleveur ». Par ailleurs, dès que tous les travaux sont finis, il faut « faire vivre » le nouvel atelier ou bâtiment par exemple pour le faire évoluer et fixer de nouveaux objectifs en fonction des besoins de l'employeur et de son salarié, ceci pour le faire durer dans le temps.
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