
La souche Driver est prodigue. Elle fournit vingt-quatre jeunes génomiques de haut niveau laitier mais sans le caractère mixte de la race. Plusieurs tirent leur épingle du jeu de leurs profils voisins.
AVEC 24 ARRIÈRE-PETITS FILS, LA LIGNÉE DRIVER arrive en force via la sélection génomique. Elle est représentée principalement par deux branches, celle de Miglou par Upérise et celle de Ninas par Ulozon (voir tableau ci-après). Les éleveurs auront de quoi « piocher » dans cette palette de profils proches des pères. Cette large gamme est une bonne nouvelle pour la variabilité génétique qui, si l'on n'y prend pas garde, peut être restreinte par la succession rapide de jeunes génomiques aux origines voisines.
La souche Driver pèse moins dans la population normande que les familles Diamètre, Valabri et Girophare bien présentes également dans le millésime 2012. « L'origine Driver est une alternative intéressante », confirme Jérôme Bocquet, d'Urcecof, mordu de généalogie normande. Face à sa prodigalité, veiller malgré tout à lui attribuer un poids raisonnable dans les accouplements 2012- 2013. Rappelons qu'Upérise et Ulozon concentrent plus de 27 000 IAP en 2010.
LES UPÉRISE DANS LE TOP 10, AUX CÔTÉS DE LEUR PÈRE
La génomique raccourcissant l'écart entre générations, il ne faut pas s'étonner que les fils d'Upérise soient directement en concurrence avec leur père. Ce dernier, qui ne compte aujourd'hui que 61 filles de service, est dans le top 10 du classement Isu. Il offre un profil très laitier, loin du caractère mixte de la race normande (musculature à - 1,4). Upérise est aussi bien noté en mamelle et aplombs. Dommage que les autres caractères fonctionnels – santé de la mamelle et reproduction – ne soient pas assez au rendez-vous (0,5 et - 0,7). Miglou, son père, est passé par là. L'ensemble est malgré tout conforté par une parenté de 4,8 % avec la population femelle, entraînant ses douze fils derrière lui (voir tableau). Tous génomiques, ces derniers le suivent aussi en terme de profil, loin du caractère mixte de la race. On ne s'étonnera pas qu'ils occupent sept des douze meilleures places du classement Isu. Ils pourront en particulier intéresser les supports Élixir.
Quatre arrivent tout de même à se démarquer. Avec 4,9 %, Felipe, un petit-fils de Rubafix, a le coefficient de parenté le plus faible des demi-frères. Son caractère laitier lui permet d'être juste derrière Upérise à 160 d'Isu. Il se distingue surtout de son géniteur via une reproduction tout juste positive (0,4). À éviter sur génisses. L'autre Upérise à 4,9 % de parenté a, certes, un niveau laitier un cran en dessous (884 kg) mais propose un TP légèrement positif et un TB moins négatif. Gold Isy donne également des mamelles davantage collées au corps. Le ligament est plus marqué (0,7) et le plancher est dans la moyenne (négatif avec Upérise). Rotin, grand-père maternel bien placé en reproduction (1,4), contrecarre également l'influence paternelle (0,3). Gold Isy est le seul petit-fils de Rotin parmi les Upérise diffusés.
Mais sans doute est-ce Gupérise (Redondo) qui détonne le plus. Numéro un en lait (1 353 kg), il s'offre le luxe de résister au phénomène de dilution des taux. Surtout, il est l'unique fils à améliorer un peu plus nettement le squelette, en transmettant une poitrine plus profonde et un bassin à l'optimum (- 0,3). Si Créavia le met en service en novembre, Game Over (Royal Holl) pourra apporter sa pierre à ces postes. Avec Felipe, il est aussi le mieux placé en reproduction (0,4). Sans oublier son TP à 1,5. À noter enfin que deux seront plus difficiles à accoupler. Galet (166 d'Isu) et Gaffeur (160 d'Isu) sont deux petits-fils d'Uvray, c'est-à-dire de la souche Diamètre (voir p. 76). Or, Uvray est aussi dans le top 10. De là à penser que les leaders concentrent les origines, il n'y a qu'un pas !
DES ULOZON AVEC PEU DE FORMAT, SAUF FALBERT
Ulozon est l'autre branche Driver bien représentée en 2012. Avec 156 d'Isu, ce petit-fils de Ninas propose, comme son cousin, un profil très laitier (et des taux très négatifs) au détriment du format et de la musculature. Il améliore aussi les attaches mamelle. On aurait pu espérer que ses fils apporteraient des profils plus variés grâce aux grands-pères maternels. Les dix jeunes génomiques en lice rassemblent neuf grands-pères. Il n'en est rien, même si certains apportent un net « plus » aux déficiences d'Ulozon.
Citons Grazer Isy (146 d'Isu). Sous l'impulsion de son grand-père Manizalès, il se singularise en premier lieu par sa parenté la plus faible du groupe (4,9 contre, en moyenne, 5,4 et 5,2 pour Ulozon). En second lieu, son index cellules à 1,1, renforcé par les mammites cliniques à 1,1, lui procure une synthèse santé la plus élevée des Ulozon. Dommage qu'il n'ait pas mieux transformé l'essai avec la reproduction. Et attention à sa traite lente : - 0,9.
Falbert (153 d'Isu) allie, lui aussi mais dans une moindre mesure, variabilité génétique et fonctionnalité. Son gros atout porte en fait sur le format. Le descendant de Pistache sur Hollydays est le seul Ulozon à atteindre la note de 1 grâce à la poitrine et au bassin qu'il transmet profond et large. Attention cette fois-ci au bassin très renversé.
Cette analyse ne serait pas complète sans Gallieni, le numéro un des Ulozon. Le petit-fils de Redondo cumule performances laitières, traite rapide, aplombs et mamelle très solides.
Fornells, leader des Upérise - Même s'il est très laitier, Fornells est en dessous du potentiel d'Upérise. Il prend sa revanche avec un TP positif, un atout indéniable à ce niveau.
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