
Rubafix, Raisinnoir et Sortain, les petits-fils de Valabri, ont fait leurs preuves. Seul problème : leur pedigree manque d'originalité. Le millésime 2012 en souffre, à part le génomique Faster.
LE MILLÉSIME DES REPRODUCTEURS 2012 EST SOUS LE SCEAU DE FAMILLES TRÈS REPRÉSENTÉES dans la population normande mâle et femelle. La bien connue souche Diamètre fournit une quinzaine de jeunes mâles (voir p. 76). L'origine Valabri en met en service dix dont trois déjà diffusés les années passées. Valabri compte près de 18 900 filles, six fils agréés et onze petits-fils pères à taureaux sur les douze agréés par la voie paternelle. Sans compter ceux par la voie maternelle (au moins 150 testés par le schéma de sélection collectif GNA avant son démantèlement).
Une telle imprégnation de la race a inévitablement des conséquences sur la variabilité génétique proposée par les nouveaux taureaux, confirmés par leurs filles ou 100 % à index génomiques.
Le pedigree d'Indiscute, l'un des six fils de Valabri et grandpère paternel de quatre jeunes mâles 2012, renforce cette situation. « C'est un taureau consanguin, décrypte Jérôme Bocquet, d'Urcecof. Il contient Mazolla et Valhalla dans ses ascendants maternels et paternels proches. Ce type de montage a un seul avantage : il est plus facile à accoupler avec le reste de la population. » C'est ce qui s'est produit avec Raisinnoir, le fils d'Indiscute. Il résulte d'un accouplement avec une fille de Diamètre.
Même si les entreprises de sélection ont cherché des femelles aux ascendances Valabri et Diamètre éloignées, les coefficients de parenté sont malgré tout élevés : 6 % pour Coglais (un Nivea), 6,2 % pour Carantilly et Calvados (Leogran et Nonante). En clair, leurs produits seront, en moyenne, cousins germains.
Ce qui fait dire à Amélis que Carantilly et Calvados ont un potentiel de diffusion modéré. Tous trois ont hérité des deux principaux défauts de leur père : la dégradation du format et la traite lente (voir le tableau ci-dessous). Heureusement, ils ont retenu par ailleurs l'atout majeur de Raisinnoir : sa fonctionnalité. La mamelle est bien dessinée (surtout Carantilly). Leurs index santé de la mamelle, longévité et reproduction sont tous positifs. Le quatrième petit-fils d'Indiscute détonne dans ce décor. Faster affiche la parenté la plus faible de la soixantaine de jeunes géniteurs 2012 : 4,5 %. C'est aussi un peu moins que la moyenne de la race. En l'intégrant dans le calcul de l'Isu, de 128 points l'index monte à 142 points. Il profite de la très faible utilisation de son père Sabeco (198 filles), un pedigree sans Diamètre. De plus, la mère de Sabeco est une « ni ni » : ni Valabri ni Diamètre. De quoi redorer le blason de ce jeune, bien éloigné du numéro 1 de la race. En effet, hormis son TP à 1,6, son potentiel laitier est limité. Et il apporte peu d'améliorations en format et mamelle. Peut-être est-ce là finalement sa chance. Sans relief et avec un pedigree ouvert à bon nombre d'accouplements, il donne la possibilité aux autres profils et familles de s'exprimer.
L'autre branche de Valabri présente dans les catalogues 2012-2013 séduit davantage. Idris, connu pour son index de synthèse stable (142 d'Isu), s'illustre au travers des fils de Rubafix et Sortain. Avec un coefficient de parenté entre 5,6 % et 6 %, aucun ne brille par son originalité (voir le tableau ci-contre). Il faut dire aussi que Diamètre compte parmi leurs ancêtres.
DES VERSIONS AMÉLIORÉES DE RUBAFIX
Rubafix a une belle carrière. Longtemps parmi les leaders de la race, il bénéficie aussi, dans les dernières années de l'ère GNA, du plus grand nombre de fils testés. Sur les trente et un entrés en station, quatre sont retenus à ce jour. Sous l'impulsion d'Idris, Rubafix donne des vaches très fertiles. Il transmet principalement ce caractère à Boursin (voir tableau). Parallèlement, il est déviant sur l'écart avant et l'orientation des trayons, et le format (sauf la taille). La bande des quatre est une version améliorée sur ces postes.
Bidule, le seul taureau confirmé (150 d'Isu), et Boursin font mieux sur les cellules et la résistance aux mammites cliniques.
Colisée (142 d'Isu), diffusé déjà l'an passé, a un potentiel laitier nettement supérieur.
Beaufix, diffusé en génomique, n'est pas reconduit. En cause, sa chute de 12 points d'Isu entre 2012/1 et 2012/2.
L'autre Idris sur Diamètre, Sortain, fournit de son côté deux génomiques, Eauville et Elizay. Respectivement à 140 et 138 d'Isu, ils n'atteignent pas le niveau de leur géniteur mais apportent par exemple leur contribution à une traite rapide (Eauville) ou à des femelles fertiles (Elizay).
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