Spécialisée dans l’ultrafrais, la coopérative alsacienne déploie un plan d’investissement pour vendre plus en Alsace et aux alentours. Elle a pris le leadership du prix du lait en 2023. Illustration par notre analyse sur dix ans.
Alsace Lait, avec ses quelque 190 Ml collectés en 2025 (+ 13 %) pour son site d’Hoerdt, dans le Bas-Rhin, surprend le monde laitier. Spécialisée dans l’ultrafrais, elle transforme plus de volumes : 230 Ml prévus cettes année contre 210 Ml en 2024. La coopérative caracole en tête des prix du lait français depuis 2023. Selon l’observatoire de L’Éleveur laitier, elle en a pris le leadership cette année-là, et ce n’est ni sous l’impulsion de sa démarche non OGM, intégrée dans l’observatoire deux ans avant, ni sous celle des produits industriels, car elle n’en produit pas. « Un tiers de notre collecte est également en démarche lait de pâturage pour laquelle 20€/1000 l supplémentaires sont versés aux adhérents concernés. L’objectif est de monter à 40% », complète Philippe Bernhard, le président.
50 M€ déjà investis
La clé de ce succès est le lancement d’investissements raisonnés depuis trois ans. Aux 22 M€ planifiés en 2026 et 2027 s’ajoutent les 50 M€ entre 2022 et 2025. « Hormis la création d’une plateforme de stockage frigorifiée de 7 700 m² pour 13 M€, qui devrait entrer en fonction début 2026, les bâtiments existants ne sont pas agrandis », souligne Hervé Massot, directeur d'Alsace Lait. « La moitié du parc des machines a été renouvelée. L’autre va l’être avant 2029. Cette modernisation s’accompagne d’une augmentation de notre capacité de production, de fabrications beaucoup plus flexibles et d’un meilleur prix de revient », insiste-t-il. Les nouveaux équipements sont conçus pour répondre à des petites et des grandes séries, dans ce dernier cas pour des produits frais sous marques de distributeurs en GMS et RHD. « Chaque tranche d’investissements est rapidement saturée, ce qui permet d’écraser les charges fixes. »
Diversifier la gamme des produits frais
La coopérative a produit 111 000 tonnes en 2024. L’objectif est une capacité de 165 000 tonnes en 2029 pour accompagner sa stratégie de renforcement de sa marque Alsace Lait (30 % de son chiffre d'affaires actuellement), couplée à une diversification de sa gamme. Soixante-dix pour cent de son CA est réalisé en GMS et 30% en restauration hors foyer et avec des industriels (une petite part avec ces derniers).
« Nous sommes une entreprise régionale. Nous voulons intensifier notre ancrage, qui bénéficie d’un bassin de 2 millions de consommateurs alsaciens et de 7 millions si on l’élargit au Grand Est et à la Bourgogne-Franche-Comté », précise le président. Au bibeleskaes (fromage blanc frais traditionnel alsacien), à la crème et au lait UHT qui constituent son cœur de métier, s’ajoutent progressivement le beurre, les yaourts, le skyr, le kéfir, les fromages tartinables, etc.
Bien sûr, ce développement nécessite plus de lait (250 Ml transformés visés en 2026). Après dix adhérents alsaciens de l’OP Oplase, 30 livreurs de Sodiaal, Lactalis et Biolait viennent de rejoindre la coop. Des producteurs pour 5 Ml sont attendus en janvier 2026. « Nous poursuivons nos contrats d’un total de 30 Ml avec l’ULM et venons de signer 20 Ml avec Unicoolait », conclut Philippe Berhnard. Lactalis ne reconduira pas le contrat de 160 Ml de cette dernière en 2030. Cela pourrait être une opportunité pour Alsace Lait.
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