DIAMÈTRE LA RÉUSSITE D'UVRAY FAIT CELLE DE SES FILS

LES DOUZE FILS D'UVRAY MIS EN SERVICE, dont trois reconduits cette année, Floness, Flocolin et Foulon, représentent un sacré dilemme pour les accouplements 2012-2013. Sous l'influence de leur père Uvray, numéro un racial et en IAP l'an passé, ils occupent une place prépondérante dans le top 20… à ses côtés. À 163 d'Isu, ce dernier grignote encore deux points par rapport à la sortie 2012/1. De plus, alors qu'il ne compte que 105 filles de service, il est déjà grand-père maternel de deux fils d'Upérise (voir p. 72). Difficile donc de passer à côté de cette famille qui propose une belle affiche : un potentiel laitier élevé sans dégrader les taux, un atout mamelle touchant surtout les attaches avant et arrière et l'équilibre des quartiers, sans oublier les aplombs solides. Investir sur la branche Uvray sera porteur puisqu'elle fournit des animaux à carrière assez longue. Dommage de ne pas obtenir des résultats identiques en santé de mamelle et reproduction. Dans le premier cas, sa résistance aux cellules ne fabrique pas moins de mammites cliniques. On retrouve là le défaut de Lovia, le grand-père paternel.

CONTREBALANCER DIAMÈTRE DANS LES PEDIGREES

Cette présentation attrayante ne doit pas faire oublier leurs origines. Par la voie paternelle, ils sont petits-fils et arrière petits- fils de Diamètre, largement utilisé. Ce dernier compte 51 800 filles et un coefficient de parenté de 9,1 % avec la population femelle alors que la parenté moyenne de la race est de l'ordre de 4,5 %. Il est indispensable d'en tenir compte dans les accouplements. « Il faut éviter les rappels d'origine, estime Jérôme Bocquet, responsable de la sélection Urcecof. Dans ce contexte, les premières filles d'Upérise qui arrivent pourront convenir, même si c'est au détriment de la musculature. La lignée Driver pèse moins dans la population que celle de Diamètre (voir p. 72). » De son côté, Intersélection préconise les lignées Burro (Tanis, Tonifiant), Élixir (Miglou, Manizalès) ou Saintyorre. La voie maternelle d'Uvray n'arrange pas les choses : Idris, son grand-père, est un fils de Valabri, lui aussi bien connu des généalogistes. Heureusement, les sélectionneurs se sont efforcés de diversifier les grands-pères maternels des fils. On en compte onze pour les douze retenus. Seul, Redondo apparaît deux fois (Fleuve et Flocolin). Ce travail permet à deux Uvray d'émerger : Faredo Isy et Fiji. Tous deux voient leur Isu progresser le plus, si l'on y intègre la parenté.

Faredo Isy gagne dix points pour atteindre 155 points d'Isu parenté (Isup). Avec 910 filles, son grand-père Noisy a été globalement peu utilisé, pénalisé par son caractère très peu laitier (encore à 142 d'Isu). Faredo Isy hérite de sa morphologie grande et développée, de son bassin dans la moyenne sans son inclinaison. Cela le positionne meilleur Uvray en format. Comme Noisy, il améliore aussi l'aptitude bouchère, unique Uvray dans ce cas. Il se différencie de ses demi-frères sur deux autres critères. D'une part, il est le seul avec un index mammites cliniques positif (très légèrement). Il est aussi deuxième sur le critère santé de la mamelle. D'autre part, bien noté en fertilité (surtout génisse) et parmi les quatre jeunes – là encore – très légèrement positifs en intervalle vêlage-IAP, il est ex aequo à 0,8 avec Flocolin en index reproduction.

De son côté, Fiji, grâce à ses ascendants moins courants, augmente son Isu à 155 points (+ 8). Il compte en particulier Piquet dans son pedigree, un fils d'Immortel pas mis en service, donc sans impact sur la population femelle. Hormis son index lait plus élevé (1 166 kg contre 1 051), il suit les traces de son père sur les autres critères. En fait, le seul à dépasser Fiji en lait est Floness, leader des génomiques mis en service l'an passé. Avec 1 346 kg et un TP positif, pas étonnant que sa diffusion se poursuive en 2012. Attention tout de même aux aplombs (index nul) et aux fonctionnels santé de la mamelle, reproduction et naissance.

L'EX-NUMÉRO UN FOURNIT LE NOUVEAU LEADER DE LA RACE

Au bout du compte, Finnois offre le profil le plus complet, excepté l'aptitude bouchère. À 168 d'Isu, il est le leader de la race. C'est qu'il a su profiter de la conformation que transmet son grand-père maternel Manizalès et cumuler ses qualités avec celles d'Uvray. Comme Manizalès, il donne des animaux grands, profonds et larges de bassin. La combinaison des deux lui permet d'accéder à des aplombs, cellules ou encore longévité bien supérieurs à 1. A contrario, elle ne joue pas en sa faveur en reproduction et en naissance.

UNOG DANS L'OMBRE D'UVRAY

Une autre branche de Diamètre, moins prestigieuse, fait également son apparition, celle d'Unog sous l'impulsion de Look aujourd'hui à 84 d'Isu. Avec 23 d'Isu de moins qu'Uvray, Unog vit dans l'ombre de son cousin (9 846 IAP en 2010 contre 24 533). Il tire malgré tout son épingle du jeu via des naissances faciles, des aplombs solides et un TP au-dessus de 1, compensant le niveau laitier plutôt limité au regard des index lait supérieurs à 1 000 kg fréquents depuis la révolution génomique. Son fils, Fugato, prend le contre-pied. Avec ses 1 109 kg, il rivalise avec les plus laitiers. Pour le reste, il n'est pas très attrayant. Il traîne en particulier le boulet de la facilité de naissance de son grand-père Rubafix (respectivement 87 et 83). De même, comme lui, il détériore le ligament de la mamelle (- 0,9) et améliore fortement la taille (1,1) sans les autres postes. Son plus grand défaut est son pedigree puisqu'il réunit les souches Diamètre et Valabri (via Rubafix). On ne s'étonnera donc pas de son coefficient de parenté le plus élevé du millésime Diamètre 2012 (ci-dessous). Il peut être malgré tout une alternative à Uvray sur la souche Driver, à condition d'éviter les rappels de sang sur la voie maternelle du support. Les entreprises de sélection poursuivent la diffusion de deux autres petits-fils de Look qui ont le même handicap de parenté. Églefin et Edfou (149 et 141 d'Isu) sont nés de Traban (sur Highlander), étroitement lié à la population femelle (6,6 % de taux de parenté). Ses deux fils gardent ce handicap : respectivement 6,1 et 6,0. Leurs produits à naître seront en moyenne cousins germains ! Autres fils de Diamètre, Singleton et Suppléant feront-ils diversion ? Les ES continuent la vente des doses de Dallaseton et Eraye. Ils sont d'un niveau moindre (137 et 134 d'Isu) mais avec une parenté plus faible (5,6 et 5,5 %).