P lus de 60 % des éleveurs n'attendent pas que leur silo de maïs soit stabilisé pour l'ouvrir ; c'est ce que révèle un sondage réalisé sur Web-agri du 6 au 12 novembre 2019. Si l'idéal est de le laisser 2 mois fermenter avant de l'entamer, les conseillers préconisent souvent d'attendre au minimum 3 semaines. Pour beaucoup, cette attente n'a pas été possible. En effet, la sécheresse a pénalisé la pousse de l'herbe, ce qui a obligé les éleveurs à piocher dans les stocks d'hiver.
Un début de campagne au ralenti suivi d'un fort déficit hydrique
Du côté des rendements, le maïs fourrage est à la traîne cette année : 11,7 t MS/ha en moyenne, moins qu'en 2018 et qu'en 2017. On note d'ailleurs de grosses disparités d'un département à un autre et Arvalis affirme que « les semis tardifs sur les zones qui ont bénéficié de quelques pluies fin juillet/début août correspondent aux situations qui s’en sortent le mieux. »
Les experts de l'institut rappellent : « Les semis ont été relativement étalés allant de la mi-mars à la mi-mai mais les températures fraîches ont ralenti le développement des maïs en début de cycle, les exposant alors plus longtemps aux ravageurs. Ensuite, les intervention herbicides et désherbage mécaniques ont été compliquées par les conditions climatiques peu favorables. »
C'est à partir de la mi-juin que la chaleur a pris le pas, pénalisant la fécondation des épis au moment de la floraison. « Dans les situations les plus difficiles, sols avec de faibles réserves en eau et très faibles cumuls de pluie, les gabarits de plantes ont été affectés et la production de grain a été fortement réduite. » Les restrictions d'irrigation n'ont quant à elles rien arrangé.
Et quelle qualité sous la bâche ?
Si les rendements sont à la baisse un peu partout, la qualité, elle, varie fortement. D'après Arvalis : « Les teneurs en amidon peuvent être parfois très faibles. La digestibilité des tiges et des feuilles devrait être bonne à très bonne pour les maïs récoltés précocement. Pour les récoltes tardives (fin septembre, début octobre), il est encore tôt pour se prononcer mais la digestibilité devrait être en retrait du fait de plantes vieillissantes. » Le bulletin d'analyses permet alors d'y voir plus clair et d'ajuster la ration.
La vigilance est de mise à l'ouverture du silo. En effet, le contact de l'air sur le front d'attaque réveille les levures et moisissures responsables de l'échauffement du fourrage. Pour limiter sa propagation, il faut avancer rapidement : 10 cm/j en hiver contre 20 cm/j en été. La reprise est tout aussi importante : le désilage doit être propre et net et la bâche doit bien suivre l'avancée du front d'attaque.
N.B. : Les résultats de ce sondage sont indicatifs (l'échantillon n'a pas été redressé)
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Biométhane ou électrique, les alternatives au GNR à l’épreuve du terrain
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026