Symptômes persistants et survenants sans explications, chutes de performance, baisse de consommation, troubles de reproduction, de l’immunité, baisse de lait, absence de réponses aux traitements vétérinaires, perte de GMQ : quand les solutions classiques sont sans effets, une contamination de la ration par des mycotoxines est une hypothèse à envisager. En revanche, ces dernières sont difficiles à identifier de façon formelle. Le BTPL donne quelques conseils pour éviter une potentielle contamination et rappelle que tout se passe au champ et au stockage.
Les ruminants sont moins sensibles aux mycotoxines que d’autres espèces car leur flore ruminale peut en détruire une partie. Aussi, les cas aigus d’intoxication chez les bovins sont rares mais cela fait peu de temps que l’on s’y intéresse et que des recherches sont réalisées.
Ces intoxications sont principalement dues à l’ingestion de faibles doses de mycotoxines pendant de longues périodes. Le cumul des effets de plusieurs mycotoxines est fréquent. Les effets dépendent de la sensibilité des animaux qui varie d’un troupeau à l’autre. On peut voir apparaître une augmentation anormale du taux cellulaire, des mammites plus fréquentes, un mauvais fonctionnement du foie, une perturbation de la reproduction, etc. Comme toute pathologie, plus l’animal est en bonne santé à la base, moins il est sensible.
Analyser pour détecter la présence de mycotoxines
Leur mise en évidence n’est pas du tout facile. La conservation du fourrage peut sembler bonne, mais en réalité il peut être contaminé, et à l’inverse la présence de moisissures n’implique pas forcément la production de toxines. Seule une analyse sur les matières premières, sur la ration complète, sur les organes et les fluides, permet une détection formelle. Mais l’interprétation fiable des résultats d’analyse des fourrages et aliments est souvent complexe (coût d’une analyse : 200 à 300 €).
L’analyse permet seulement de conclure sur la présence de telle(s) mycotoxine(s) et de donner une indication sur le niveau de contamination. Une analyse négative peut signifier qu’on est passé à côté de la partie contaminée. Il importe de ce fait de prélever l’échantillon sur l’ensemble du front d’attaque d’un silo.
Concernant les coproduits, surtout constitués d'enveloppes (là où s'accumulent les mycotoxines), leur commercialisation n’est autorisée que si l’analyse systématique en usine révèle un taux de contamination inférieur au seuil toléré.
Tout se passe au champ et au stockage
Les mycotoxines sont produites par un champignon microscopique (de type Fusarium, Aspergiullus ou Penicillium) suite à un stress. La contamination peut se faire au champ, sur les céréales stockées à la ferme, le maïs grain et l’ensilage de maïs et parfois dans des enrubannages ou ensilages d’herbe ou sur des foins mal séchés.
Si la météo est la principale cause de développement (pluie et douceur de la floraison jusqu’à la maturité sont des facteurs favorables au développement des champignons), on peut tout de même agir en prévention au niveau de la culture et des silos. Pour cela, il faut :
- choisir des variétés de céréales résistantes aux fusarioses ;
- éviter les rotations blé sur blé ou maïs sur maïs (le maïs est l'espèce la plus contaminée devant le blé dur) ;
- éviter le non labour qui augmente significativement le risque de développement de mycotoxines et broyer les résidus ;
- maîtriser le risque fongique (mal appliqué, il n'agit pas contre les Fusariums) ;
- maîtriser le risque pyrale ;
- maîtriser le nettoyer de la céréale : plus elle est nettoyée, moins il y a de grains abimés et contaminés ;
- éviter des ensilages trop secs et donc anticiper les chantiers ;
- à la récolte, la propreté et la qualité du stockage est à soigner selon les conseils habituels (vitesse de chantier adaptée, tassement suffisant, aération et suivi de température des silos de grains) ;
- la baisse rapide du pH de l’ensilage permet de réduire ou de contenir les moisissures et le risque de mycotoxines associé ;
- l’utilisation appropriée des inoculants d’ensilages (surtout pour les silos d’été) réduira la croissance des champignons ;
- avec des fourrages très secs et faiblement concentrés (en amidon), la vitesse d’avancement devra être augmentée : 15 à 20 cm l’hiver, plus de 30 cm l’été.
Si on a pu établir qu’un fourrage ou un aliment contient des mycotoxines, l’idéal est de ne plus le distribuer aux animaux, ce qui n’est pas forcément simple. On peut aussi le diluer en mélangeant avec un fourrage sain ou s'orienter vers des capteurs au coût non négligeable :
- les absorbants ou détoxifiants : argiles (solution souvent la moins onéreuse), parois de levures, bactéries, qui vont se coller à la mycotoxine et lui faire parcourir le tube digestif pour être éliminée dans les déjections : efficaces surtout sur mycotoxines de stockage ;
- les bio-transformateurs : bactéries, champignons, levures spécifiques, enzymes capables d’agir sur les mycotoxines et de les transformer en produits non toxiques.
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