La guerre en Ukraine a déclenché une envolée des prix. Et lorsque les céréales flambent, les cours des tourteaux aussi.
Le tourteau de soja a dépassé les 600 €/t, celui du colza avoisine (et dépasse même par endroits) les 400 €/t. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les cours connaissent une flambée historique.
De fait, les expéditions au départ des ports de la mer Noire ont été stoppées net, ce qui a brutalement réduit les disponibilités mondiales en céréales mais aussi en tournesol et en colza, d’où l’explosion des cours pour l’ensemble du complexe oléagineux (graines, huiles et tourteaux).
Les mesures prises en réponse au conflit (embargo américain sur le pétrole russe, restrictions à l’export de palme en Indonésie) alimentent cette envolée, catalysée aussi ces derniers jours par la dégradation des perspectives de production de soja en Amérique du Sud.
Sur Web-agri, notre expert marché alerte : cette flambée des prix de l’alimentation animale, en plus de celle des engrais et de l’énergie, « vient mettre à mal la santé financière des élevages (…), ce qui pourrait provoquer un déclin forcé des achats à moyen terme ».
Au-delà des prix, il s'inquiète des disponibilités : « La flambée des prix de l’énergie ainsi que le risque de pénurie de graines pourraient également fortement limiter l’appétence de production des usines ces prochaines semaines, voire mois. »
Mise à l'herbe et recherche d'autonomie
Selon un récent sondage paru sur Web-agri, près de 60 % des éleveurs comptent modifier leurs stratégies d'approvisionnement face à la hausse des prix de l'aliment. Un éleveur témoignait récemment à ce sujet : avec l'envolée des cours des céréales, il revoit même sa copie quant à l'utilisation des coproduits dans la ration.
Alors que la FNSEA et le ministre de l'agriculture appellent à produire plus pour « éviter une crise alimentaire mondiale », des ONG et des représentants du monde agricole dénonçaient hier les pressions pour une « agriculture productiviste ».
Dépendance aussi à l'alimentation animale importée : on connaissait bien la dépendance au soja ogm sud-américain, maintenant impossible de cacher la dépendance de la production animale industrielle au maïs et tournesol ukrainien.
« Heureusement », si on peut se permettre ce terme, cette situation survient alors que les vaches rejoignent progressivement leurs herbages, comme chez Benoit en Picardie :
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