Ce ne sera ni la première ni la dernière fois que le Cniel est à l’arrêt, mais pour Pascal Le Brun, son nouveau président, il s’agit bien d’une première. « C’est particulièrement ennuyeux alors que les clignotants sont au vert pour la filière. Il s’agit de trouver une clef pour s’en sortir », commentait-il, quelques jours après l’envoi de son courrier à ses administrateurs afin de les exhorter au dialogue. Le conseil d’administration du 17 décembre a de fait été annulé. En cause, un désaccord récurrent sur les indicateurs de coûts de production publiés par l’interprofession. « Un collège n’a pas eu les réponses complètes à ces interrogations », explique délicatement Pascal Le Brun. François-Xavier Huard, PDG de la Fnil, affirme sa position : « Même si nous sommes d’accord sur la construction de ces indicateurs, nous remettons en cause trois éléments : la taille de l’échantillon, pas assez représentatif (14 % des exploitations), un échantillon tournant avec des exploitations différentes tous les ans et des chiffres [extraits des comptabilités des éleveurs, NDLR] trop anciens » au moment de leur utilisation.
Compléter l’Ipampa par d’autres indicateurs
Par ailleurs, pour compléter l’indicateur Ipampa-lait de vache, qui ne prend pas en compte certaines charges (travaux par tiers, fermages, salaires, etc.), deux autres indicateurs, construits par l’Idele, ont été proposés à l’interprofession afin d’être disponibles dans les contrats. L’enjeu est bien que ce soit le Cniel qui les publie, signe d’une reconnaissance unanime de la filière notamment devant le Comité de règlement des différends commerciaux agricoles (CRDCA) et non un autre organisme. Même s’il ne se dit pas « statisticien », François-Xavier Huard avance des biais dans leur construction, citant à titre d’exemple le nouvel indicateur du coût de la main-d’œuvre, complétant l’Ipampa : « Il est issu de la base Inosys dont les exploitations sont plutôt performantes. Cela ne peut pas s’appliquer à des exploitations plus traditionnelles. Nous demandons juste à l’Idele de dire si oui ou non il y a un biais et d’établir alors un correctif. » Et la question est restée sans réponse à ce jour, selon lui.
Des négociations commerciales entamées
« L’idée n’est pas de proposer d’autres indicateurs, mais plutôt de trouver le moyen de les pondérer », continue-t-il. Face à cette position, le collège des producteurs s’est retiré de tous les travaux en cours, « même dans les Criel », souligne Yohann Barbe, président de la FNPL. Les coopératives ainsi que la distribution soutiennent la position des producteurs dans un communiqué commun daté du 5 décembre, évoquant un refus de publication d’« indices essentiels aux négociations commerciales ». Ces dernières ont effectivement déjà bien démarré, mais, pour le PDG de la Fnil, faire le lien entre la non-publication de ces indicateurs et les négociations actuelles relève de « la politique-fiction ». D’après lui, « il y a une très grande majorité d’endroits où cela se passe bien » entre OP et industriels. Yohann Barbe se positionne autrement : « Si le Cniel ne peut plus travailler l’économie, alors l’État publiera ces indicateurs. »
En attendant, Pascal Le Brun a fixé un budget provisoire pour gérer les affaires courantes et, surtout, un rendez-vous le 8 janvier « pour un prochain bureau ».
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