Les charges de mécanisation et de bâtiment expliquent en partie les écarts de revenus observés dans les exploitations bovin viande. Pour Thierry Turian, ingénieur territorial, il faut viser les moins de 1,5 chevaux par hectare de surface dédiée à l’élevage.
Thierry Turian, ingénieur territorial, a dressé une analyse de la filière allaitante du Massif central. L’objectif : identifier les actions possibles au service du revenu des éleveurs.
Parmi les principaux postes qui grignotent le revenu des éleveurs figurent les charges de mécanisation et de bâtiment. D’après une étude menée sur 25 naisseurs engraisseurs du bassin charolais, membres du réseau Inosys, « il y a un facteur de 1,66 sur les charges de mécanisation entre les exploitations les plus performantes, et celle sans rémunération ». Compter 98 € de charges de mécanisation pour produire 100 kg de viande pour les exploitations dans le vert, contre 163 € pour celles en fin de classement.
Interviennent ensuite les charges d’alimentation, avec un facteur de 1,4 entre les fermes les plus performantes, et celles peinant à se dégager un revenu.
Viser le 1 cheval hectare de surface fourragère
« Il y a une relation directe mathématique entre le niveau de rémunération de l’éleveur et le nombre de chevaux mécaniques par hectare » poursuit l’expert, appuyé par une étude de la Chambre d’agriculture de la Loire. « Les éleveurs qui ont entre 1 et 1,5 cheval mécanique par ha, ont en moyenne la capacité de dégager un peu plus de 2 Smic par UMO. Les exploitations qui ont entre 2,5 et 3 chevaux par ha sont quasi systématiquement en dessous de 0,8 Smic ».
Ces écarts de coût de production se traduisent inévitablement par une grande amplitude de revenu. Sur un échantillon de 300 ateliers naisseurs fourni par le Cer France de Bourgogne-Franche-Comté, un tiers des élevages ont un prix de revient inférieur à 6,36 €. « Ces éleveurs dégagent jusqu’à deux Smic par UMO », précise l’ingénieur. À l’inverse, un tiers des éleveurs a un prix de revient dépassant les 8,20 €/kg de carcasse. Ce niveau de charges permet au mieux de générer un demi-smic par UMO, voire moins selon les structures.
« Les écarts de prix de revient varient du simple au double », commente Thierry. « Même si les vaches étaient payées 2,5 €/ kg carcasse et les broutards 1,40 €/kg vif de plus qu’aujourd’hui, un quart de ces éleveurs n’atteindraient pas encore le niveau de 2 Smic par UMO ».
Mais travailler sur les charges de structures reste un challenge. E. Lemart, éleveur bovin en témoigne « même en utilisant du matériel de Cuma, on se retrouve vite avec une certaine puissance en chevaux sur la ferme ». Avec 50 ha dédiés à l’élevage, l’agriculteur est à environ 4 chevaux/ha, « mais il faut bien un chargeur pour que ça tourne, et un tracteur pour affourager et pailler. Même avec de vieux tracteurs, on monte vite à 100 CV ».
D’autant que l’âge du chef d’exploitation est souvent un facteur expliquant les charges de mécanisation, comme de bâtiment. « Lorsqu’on est en phase d’investissement, on n’a pas les mêmes résultats ».
Mais pour Thierry Turlan, « il n’y a pas les cinquantenaires d’un côté, et les jeunes installés d’un autre ». L’analyse détaillée du cout de revient reste un levier à actionner pour diagnostiquer la santé des exploitations. « On est sur un levier d’action à la portée de l’éleveur ».
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