A l’issue d’une réunion de crise entre les représentants de la filière bovine et le ministre de l’Agriculture mardi 12 mai 2015, ce dernier a lancé un ultimatum d’un mois pour que l’ensemble des représentants apportent, « collectivement, des réponses aux difficultés des éleveurs ».
Pour Jean-Pierre Fleury, le président de la Fnb, « cette réunion a permis de mettre autour de la table tous les dysfonctionnements de la filière ». Des dysfonctionnements nombreux ! A commencer par le système de cotation des bovins. « Le nombre de bovins comptabilisés pour les cotations est inférieur au nombre de bovins réellement abattus. » Certains bovins de race à viande ne sont pas comptabilisés. La surreprésentation des animaux de race laitière fait ainsi baisser artificiellement les prix. FranceAgriMer mène actuellement une enquête pour prendre la mesure des irrégularités.
En attendant, les éleveurs de la Fnb veulent une revalorisation des prix « dès la semaine prochaine ». « Il nous manque au moins 60 centimes du kilo », revendique le président de la Fnb, qui impute la responsabilité de la situation aux distributeurs « au regard du dernier rapport de l’Observatoire des prix et des marges ». « Si rien n’est fait, de nombreux éleveurs, qui ont massivement investi ces dernières années, n’auront d’autre choix que de se mettre en cessation de paiement avant la fin de l’année », prévient-il.
Le ministre de l’Agriculture a annoncé, sur cette question des prix, la nomination d’un médiateur des relations commerciales spécifiquement pour la filière bovine.
Le représentant demande aussi une meilleure transparence de la filière. « Plus de 60 % des carcasses de jeunes bovins partent de l’abattoir avant la fin du délai pendant lequel l’éleveur peut vérifier la notation de sa bête. »
Un « monsieur export » au ministère
Bien que la filière bovine française soit reconnue d’excellente qualité, le manque de valorisation de cette qualité par les transformateurs et les distributeurs tire les prix vers le bas. La Fnb demande la mise en place et le respect d’un nouveau socle de base des normes françaises. « Les temps de maturation ne sont pas respectés. Nous demandons le respect d’une maturation de 10 jours. » Selon Jean-Pierre Fleury, le temps de maturation oscille entre douze jours, dans le meilleur des cas, et quatre jours, « voire moins ».
En fait, la Fnb dénonce les dérives des industriels, sous les ordres de la distribution, pour abaisser le niveau de qualité des viandes, et donc les prix payés aux producteurs, via une harmonisation par le bas. Le socle actuel des normes françaises et le nouvel étiquetage n’imposant plus la mention de la race sont « de véritables machines à perte de valeur pour les éleveurs ».
Concernant l’export, la France peine à trouver de nouveaux débouchés. Stéphane Le Foll a désigné Jean-Luc Angot, directeur général adjoint de la Dgal, comme « Monsieur export » au sein du ministère. « La question n’est plus de savoir si nous devons exporter ou non ! Il faut trouver des débouchés et y répondre », commente Jean-Pierre Fleury.
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