L'interprofession attend un plan en faveur de « l'élevage durable »

Vache en Auvergne
Les interprofessions demandent des moyens pour endiguer la décapitalisation. (©AdobeStock)

En amont de la 32e édition du Sommet de l’élevage, du 3 au 6 octobre à Clermont-Ferrand, la profession agricole d’Auvergne-Rhône-Alpes et du Massif Central a fait part de son souhait d'une annonce d'un plan en faveur de l'élevage durable.

À l’occasion de la conférence de presse du 28 spetembre à Aubière (63), à la veille du Sommet de l’élevage, les interprofessions d’Auvergne-Rhône-Alpes et du Massif Central se sont exprimées sur leurs attentes relatives à la visite du ministre de l’Agriculture. Au-delà d’une plus grande cohérence des politiques publiques, la FNSEA, la FNB (Fédération nationale bovine ), la FNO (Fédération nationale ovine) et la FNEC (Fédération nationale des éleveurs de chèvre) attendent une reconnaissance de la nécessité d’un plan en faveur d’un « élevage durable ».

Besoin de cohérence face aux défis de la filière

« De nombreux chantiers sont engagés par les différents ministères, mais nous relevons beaucoup de contradictions qui interrogent la profession sur les réelles ambitions du gouvernement. Il faut clarifier le message vis-à-vis du rôle de l’agriculture sur nos territoires et la question de la souveraineté alimentaire », explique David Chauve, secrétaire général de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes.

Il est ici notamment question de la communication autour de la montée en gamme des produits de l’élevage en France malgré des importations massives dans un contexte de forte décapitalisation, avec une perte de 200 000 vaches entre juillet 2022 et juillet 2023, d'après les chiffres de la BDNI (Base de données nationale d'identification animale). La remise en question du travail effectué sur la construction des prix constitue également une ligne rouge à ne pas franchir, selon le syndicaliste.

« Tout le monde a été choqué par ce qui s’est passé au printemps dernier. La Cour des comptes a explicitement demandé moins d’éleveurs et de vaches, alors que les importations sont en hausse et qu’il y a une demande pour davantage de prairies naturelles », déplore Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine. Dans ce contexte, les associations d’élevage nationales souhaitent l’annonce d’un plan pour l’élevage durable qui passe par le prix, la reconnaissance de leur modèle vertueux et des mesures fiscales spécifiques à l’élevage. 

Les attentes de la profession agricole

« Nous demandons le respect total des règles des états généraux de l’alimentation qui doivent permettre la couverture de nos coûts de production. Les prix ont augmenté en ferme en raison de l’inflation mais la question initiale de la rémunération de nos producteurs n’est absolument pas réglée. Il est hors de question que le monde agricole soit la variable d’ajustement d’une inflation générale », martèle le président de la FNB.

L’interprofession réclame également la reconnaissance de l’existant par les pouvoirs publics, c’est-à-dire d’un modèle vertueux de l’élevage mis en œuvre dans les exploitations et particulièrement dans le Massif central essentiellement composé de prairies naturelles, constituant un puits de carbone important. Au niveau européen, la profession agricole s’attend à ce que le ministre s’aligne sur la position du parlement européen sur la directive relative aux émissions industrielles (IED), excluant les élevages bovins des secteurs comptabilisés dans les émissions industrielles.

Afin de « porter la voix du monde rural », les organisations nationales regroupant la Fnab, les producteurs de lait, les associations de ruminants et la FNEC ont ainsi proposé un manifeste en faveur de l'élevage, avec le soutien du réseau, FRSEA et FNSEA, comptant 1 000 signataires à ce jour, afin d'interpeller les élus et « demander plus de cohérence politique et de respect pour les agriculteurs qui entretiennent le territoire et œuvrent pour la souveraineté alimentaire ».

« Il est important que les pratiques relativement vertueuses en place sur les exploitations soient reconnues dans les politiques publiques et qu’on maintienne les niveaux d’accompagnement pour que ces équilibres soient conservés », conclut David Chauve.

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