Réviser le cahier des charges d’une appellation d’origine protégée demande du temps. Celle engagée par les trois AOP fromagères normandes – camembert de Normandie, pont-l’évêque et livarot – a débuté il y a quatre ans. Les deux premières ont déposé officiellement leur demande à l’Inao ces derniers mois et l’AOP pont-l’évêque a pris un peu d’avance puisque son projet sera présenté début 2026 à la commission permanente du comité national de l’Inao. S’il est accepté, une commission d’enquête sera alors nommée. « Le but est de rendre nos trois AOP encore plus en adéquation avec les attentes des consommateurs, même si malheureusement aujourd’hui, cela ne se traduit pas forcément dans leurs achats », relève Benoît Duval, vice-président de l’Union des producteurs AOP normands (210 Ml, 407 adhérents). Les ventes de camemberts ont reculé de 5 % entre 2022 et 2024 à 5 340 t. « Elles devraient se stabiliser en 2025. » Idem pour le pont-l’évêque (2 127 t en 2024) et sans doute un regain pour le livarot (674 t). Les producteurs défendent quatre évolutions majeures dans le socle commun des trois cousines. D’abord la reconnaissance d’une alimentation non OGM de leur troupeau. Tous sont sous ce mode d’alimentation et perçoivent une prime entre 7 € et 21 €/1 000 l, mais la démarche ne figure pas encore dans les cahiers de charges.
75 % de vaches normandes
Emblème de l’ancrage au terroir, la race normande est de nouveau sur la table. « Nous visons au moins 75 % de vaches normandes dans les troupeaux, contre actuellement 50 % en AOP camembert et pont-l’évêque. Le livarot est déjà à 100 %. » L’objectif ne sera pas difficile à atteindre car le taux moyen s’élève à 84 %. Il reste à définir la durée de transition pour les élevages plus proches des 50 %. L’herbe est également au menu avec sept mois de pâturage, contre six actuellement, mais pas forcément en continu pour tenir compte du réchauffement climatique. De plus, les Normands souhaitent élargir le pâturage aux génisses. Enfin, ils veulent une meilleure prise en compte du paysage et de la biodiversité par les haies. Les producteurs ont perçu en moyenne 549 €/1 000 l en 2024, guidés par des exigences sanitaires fortes pour fournir un lait « AOPable », c’est-à-dire transformé en filière lait cru.
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