Grâce à la qualité des maïs ensilage 2023 et à des épisodes de sécheresse estivale beaucoup moins marqués, les livraisons de lait 2024 dans la grande région sont en hausse de 3 %. L’effet bénéfique sur la productivité des vaches s’est tari à partir du second semestre avec l’apparition de la FCO, combinée à une herbe pâturée et récoltée de qualité très moyenne dans un contexte de précipitations excessives. Des conditions qui ont aussi pu pénaliser la qualité du lait livré (butyriques, cellules). Variable selon les laiteries, le prix du lait versé aux producteurs s’établit à 456 €/1 000 l : - 9 € par rapport à 2023. La FCO a également entraîné des taux de mortalité et de morbidité élevés, associés à une hausse des frais vétérinaires et à un recul du produit viande entre 7 et 10 %, malgré la bonne tenue des cours des vaches de réforme. Enfin, le produit des céréales apparaît le plus touché, en raison de rendements décevants aussi bien des cultures d’hiver que de printemps (de - 14 à - 24 %). Au final, le produit global baisse de 3 à 4 %. « Les charges de structures, notamment l’énergie et les matériaux, restent à un niveau élevé, analyse Mathilde Jouffroy, chargée de mission à l’Idele. Heureusement, la baisse considérable des charges opérationnelles, en particulier des engrais et des aliments, permet de limiter la baisse de l’EBE entre 1 à 4 % selon les systèmes. »
- Dans le détail, l’EBE prévisionnel 2024 des systèmes herbagers lait-viande (2 associés, 360 000 l de lait + 2 bœufs) s’élève à 78 k€/UMO.
- Celui des laitiers spécialisés est de 68 k€/UMO (1 couple, 602 000 l de lait en traite robotisée).
- Enfin, la productivité des systèmes polyculture-élevage (3 associés + 1 salarié, 1,2 Ml livré, 50 vaches allaitantes et 88 taurillons) autorise un résultat prévisionnel de 121 k€/UTH.
« Au-delà de l’EBE, le revenu disponible sera potentiellement impacté par la hausse des annuités consécutives aux investissements réalisés à la suite des résultats exceptionnels de 2022 », précise Mathilde Jouffroy.
Un lait plus cher à produire en 2025
Les marchés qui restent porteurs et un prix de aliments à la baisse laissent entrevoir de bonnes perspectives pour les années à venir et doivent inciter à maintenir la productivité des troupeaux. Pour cela, il reste primordial de mettre à la reproduction l’ensemble des femelles aptes. Il faudra aussi être vigilant à la qualité nutritionnelle des rations, en faisant analyser ses fourrages et en les complémentant en cas de déficit énergétique ou azoté. Pour autant, la conseillère rappelle que les impacts de la FCO et d’une météo compliquée sur la qualité des foins et des ensilages d’herbe laissent présager une incidence sur la trésorerie des exploitations pour l’année 2025 : recul de la production par vache, hausse des achats d’aliments pour compenser la qualité des fourrages, moins d’animaux à vendre.
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