Day 1 est un outil digital gratuit accessible sur smartphone, proposé depuis quelques mois par le laboratoire vétérinaire Virbac par l’intermédiaire des vétérinaires. Il a pour objectif de permettre de suivre et d’analyser les performances des colostrums d’un troupeau. Day 1 est le fruit de 4 années de mise au point, comprenant notamment la construction de la plus grande base de données mondiale de colostrums, avec plus de 10 000 analyses réalisées dans des troupeaux laitiers et allaitants français.
Vétérinaire à Chateaumeillant (18), Jean-Philippe Gartioux a participé à la phase de mise au point de l’outil et il l’utilise désormais en routine avec plusieurs éleveurs. Sensibilisé depuis toujours à l’importance d’un transfert colostral précoce (il a réalisé sa thèse vétérinaire sur ce sujet), ce praticien se définit lui-même comme « opiniâtre » : « Je bassine les éleveurs avec le colostrum ! ».
Un outil de progrès dans la poche
L’arrivée de Day 1 lui permet de disposer d’un nouvel outil pour faire progresser ses éleveurs. Et selon lui, c’est en partie grâce à la facilité avec laquelle le numérique est entré dans leur quotidien. « Plus de 80 % de mes éleveurs ont toujours leur smartphone dans leur poche. Pour eux, et surtout les plus jeunes, le numérique, c’est naturel. Moi-même, je fais désormais des ordonnances dématérialisées ».
Au-delà de sa praticité, Day 1 permet au vétérinaire de mieux accompagner et conseiller ses clients : « Les choses sont objectivées, on ne parle pas dans le flou. Le colostrum est un indicateur santé du troupeau que l’on peut suivre quasi en direct : dès qu’il y a déviation de la normale, on peut agir. Disposer de ces données permet de rassurer l’éleveur sur ses changements de fonctionnement. Et de nous rassurer, nous, sur les conseils que l’on donne ».
Faciliter la prévention et affiner ses connaissances
Selon lui, cet outil numérique est l’occasion de renforcer le lien humain entre éleveur et vétérinaire : « J’ai pu me replonger dans les données de mes clients, mieux cibler mes approches et les leviers à mettre en place. Accompagner ainsi les éleveurs sur cette période du péripartum, c’est passer plus de temps sur le conseil et moins sur l’urgence. Le préventif, c’est l’avenir de notre métier : c’est mieux pour le chiffre d’affaires des éleveurs, mais c’est mieux aussi pour nous, notre métier est plus agréable ».
L’arrivée de Day 1, et la mise à disposition de toutes ses données d’analyses, a permis aussi au praticien d’affiner ses connaissances, et notamment de s’écarter des « anciennes références bibliographiques de concentration » de 50 g/l, qui avaient été établies sur des vaches laitières aux USA.
La valeur moyenne des colostrums analysés dans la phase de test, sur des élevages français, était de 81 g/l en élevage laitier et 106 g/l en élevage allaitant. De quoi redéfinir ce qu’est un « bon colostrum », et rappeler qu’il faut raisonner concentration et quantité.
Enfin, si éleveurs et vétérinaires ont l’opportunité de progresser grâce à Day 1, ils sont aussi des acteurs de ce progrès : sous réserve de leur accord, et après validation par le vétérinaire, les analyses des colostrums enregistrées par les éleveurs vont enrichir la base de données commune.