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Produire du lait à l’herbe : un modèle riche en atouts, mais pas sans limites

Produire du lait à l’herbe : un modèle riche en atouts, mais pas sans limites
(©CEVA)

Gain d’autonomie, bénéfices environnementaux, bien-être animal… Les systèmes laitiers pâturants cochent de nombreuses cases, tout en restant soumis à une forte variabilité selon les contextes. Experts et éleveurs livrent leur regard sur ce modèle, lors d’un symposium réunissant 120 acteurs de la filière lait.

Le pâturage reste encore fortement ancré dans le paysage agricole français. « 90 % des exploitations laitières déclarent toujours le pratiquer », confirme Jean-Louis Peyraud, directeur de recherches à l’Inrae. L’herbe demeure une ressource pour beaucoup d’éleveurs avec des avantages bien connus. « Au niveau du système, c’est d’abord un vrai levier pour améliorer l’autonomie, même si, d’une exploitation à l’autre, la variabilité peut aller du simple au double », observe Fabienne Launay, de l’Idele. Autre atout mis en avant : la maîtrise des coûts. « L’herbe coûte quatre fois moins cher à produire que le maïs ensilage, même si là encore, cela dépend des systèmes », poursuit la chercheuse.

Des avantages à tous les niveaux

La capacité des légumineuses prairiales à fixer l’azote atmosphérique permet également de réduire la dépendance aux énergies fossiles, qu’il s’agisse des coûts liés aux carburants ou au gaz importé pour fabriquer les engrais minéraux. Le bien-être animal fait aussi partie des bénéfices. Selon Fabienne Launay, « des études montrent que le pâturage réduit les boiteries par rapport aux animaux logés en bâtiment ». La pratique répondrait par ailleurs aux attentes sociétales, en associant l’image d’animaux élevés en plein air à une meilleure qualité nutritionnelle des produits laitiers.

Le pâturage, plus simple à dire qu’à faire ?

Attention toutefois à ne pas idéaliser. « La tendance est à la diminution du nombre d’ares pâturés, notamment du fait de la robotisation ou la recherche de simplification », nuance Jean-Louis Peyraud. Gérer un système pâturant s’avère aussi plus technique. Accentuée par le changement climatique, la disponibilité de l’herbe se réduit dans le temps. « Peut-être qu’avec l’intelligence artificielle, on pourra mieux prédire la pousse de l’herbe, mais il y aura toujours de la variabilité. Cette imprévisibilité est source d’anxiété. Quoi qu’on en dise, le maïs ensilage reste une culture sécurisante. »

Repenser ses rations en intégrant l’herbe

Présidente du Cniel et éleveuse en système pâturant, Marie-Andrée Luherne souligne la nécessité pour beaucoup d’éleveurs de se former. « Il faut choisir les bonnes variétés, s’adapter au sol, revoir les rations… Chez certains, les animaux sortent, mais ils mangent toujours autant de maïs à l’auge : ce n’est pas optimisé. » Quand le risque sanitaire n’est pas pointé du doigt, le pâturage a parfois mauvaise presse chez les jeunes. « Pour beaucoup, c’est le système du grand-père. Ils veulent de la modernité, avec en creux une course à la productivité qu’il serait pourtant nécessaire de questionner », pointe Jean-Louis Peyraud.

Un atout pour l’environnement 

Produire du lait à l’herbe constitue pourtant un levier pour répondre à un enjeu très actuel : décarboner l’élevage. « Les prairies profitent à la biodiversité, et rendent des services agronomiques en favorisant la vie du sol, le stockage de l’eau et du carbone », souligne Fabienne Launay. Un avis partagé par Catherine Brocas, responsable de projets collectifs Démarche Carbone. « Si l’on compare les systèmes maïs intensifs aux systèmes herbagers pâturants, les niveaux d’émissions de gaz à effet de serre par litre de lait sont assez proches, mais l’atout des systèmes herbagers, c’est leur capacité à stocker du carbone. »

Services rendus aux paysages

Clément Ory, responsable du pôle agricole et agroalimentaire chez Carbone 4, détaille un autre point : « Beaucoup de surfaces pâturées ne sont pas exploitables pour l’alimentation humaine. Or, les ruminants ont cette capacité unique de valoriser la prairie en lait ou en viande. L’évolution vers davantage de rations sans herbe favoriserait la concurrence avec l’alimentation humaine, les importations, le recours accru aux engrais azotés… avec à la clé une hausse des émissions de protoxyde d’azote, un puissant gaz à effet de serre. » Réduire le cheptel pâturant signifierait aussi perdre les multiples services que rendent ces animaux aux paysages et aux territoires.

CEVA
Cette communication est gérée par la régie publicitaire du groupe NGPA. La rédaction de Web-agri n’a pas été consultée et n’a pas participé à sa réalisation.
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