Communication conçue et proposée par CEVA

Vincent Jégou : « Une deuxième fiche TRI si le pâturage se prolonge »

Vincent Jégou : « Une deuxième fiche TRI si le pâturage se prolonge »
(©Adobestock)

Alors que la météo prolonge régulièrement la saison de pâturage, faut-il procéder à une deuxième session de TRI si la rentrée à l’étable est tardive ? Selon Vincent Jégou, responsable projet filière ruminants chez Ceva santé animale, « cette démarche permet d’identifier les vaches qui se sont réinfestées et les fraîches vêlées n’ayant pas atteint leur pic de production ». Entretien.

Quel lien faites-vous entre un retour à l’étable décalé et le niveau de parasitisme ?

Vincent Jégou : Plus les animaux restent longtemps à l’herbe, plus ils sont exposés au parasitisme. Cela dépend évidemment des années, mais, globalement, le retour en stabulation se fait de moins en moins à date fixe. Auparavant, les troupeaux étaient rentrés au 1ᵉʳ novembre, ce qui impliquait qu’à cette date les animaux n’étaient plus en contact avec les parasites présents dans l’herbe. Aujourd’hui, les conditions climatiques et la portance permettent très souvent de prolonger la saison de pâturage. Au 15 décembre, pas mal de troupeaux sont toujours dehors. Le risque d’infestation se trouve augmenté d’autant.

Il faudrait donc faire un deuxième TRI quand les animaux rentrent tard ?

La première fiche TRI se base sur les données issues du contrôle de performances laitières d’octobre. Lorsqu’on laisse les vaches au pâturage jusqu’en novembre, voire décembre, il est judicieux de la mettre à jour. Prenons par exemple les animaux ayant été identifiés comme “à traiter” fin octobre et auxquels on a administré un anthelminthique. S’ils passent encore un mois et demi à deux mois à l’herbe avant de rentrer à l’étable, ils peuvent accumuler suffisamment de cycles parasitaires pour se recontaminer. La durée de rémanence des produits antiparasitaires ne s’étend pas indéfiniment. Au-delà de 14 jours, les animaux peuvent se réinfester.

Le cas échéant, doit-on à nouveau traiter contre les strongles gastro-intestinaux ?

Si les vaches traitées, à la suite des préconisations de la fiche TRI du mois d’octobre, figurent dans la liste rafraîchie, c’est qu’elles sont à nouveau parasitées. On a donc tout intérêt à renouveler l’opération. Mais, attention, ce n’est pas parce que l'on sait que la saison de pâturage va se prolonger qu’il faut pour autant ajourner le premier traitement ! Le conseil que je donne est de bien s’en tenir aux préconisations de la fiche TRI d’octobre. N’attendez pas la suivante car, comme l’a démontré une étude Oniris, plus les animaux vont avancer en stade de lactation, moins la réponse au traitement sera efficace.

Pourquoi ce deuxième TRI profite-t-il tout particulièrement aux fraîches vêlées ?

La fiche TRI d’octobre prend en compte deux données : le stade de lactation et l’historique des pics de production. Or, cet élément précis est évalué sur les deux premiers contrôles de performance. Prenons une vache ayant vêlé au mois de septembre : il n’est pas possible de juger son pic puisqu’elle ne l’a pas encore atteint. En revanche, si la rentrée à l’étable est décalée, le pic apparaîtra dans l’intermède et on pourra vérifier si, oui ou non, elle a moins performé par rapport à ses congénères de même parité. Du coup, le fait de rafraîchir la fiche permet de savoir s’il faut la traiter ou pas à la rentrée à l’étable.

Quels sont les retours d’expérience sur cette démarche de double TRI ?

Nous l’avons déjà éprouvée à plusieurs reprises en Bretagne l’année dernière [2022, NDLR], grâce à une très belle arrière-saison. L’émission de la deuxième fiche TRI se fait à la demande. Nous n’avons pas encore généralisé la démarche, mais nous envisageons de la proposer systématiquement quand les conditions le justifieront.

CEVA
Cette communication est gérée par la régie publicitaire du groupe NGPA. La rédaction de Web-agri n’a pas été consultée et n’a pas participé à sa réalisation.
Réagir à cet article

Tapez un ou plusieurs mots-clés...