La coopérative bretonne Eureden a enquêté pendant deux années auprès d’une centaine d’éleveurs laitiers afin de déterminer leur “indicateur d’exposition aux endectocides”, ou I2E. Cette démarche permet de mesurer la quantité de matière active d’antiparasitaires rapportée au poids vif du troupeau. Objectif : évaluer les pratiques des élevages et proposer des leviers d’amélioration.
L’essentiel à retenir :
L’I2E permet d’évaluer le niveau d’exposition d’un troupeau aux antiparasitaires.
Il est calculé en divisant la quantité de matière active utilisée par le poids vif du troupeau et s’exprime en mg de matière active pour 100 kg de poids vif.
Un I2E trop bas peut révéler un défaut de traitement.
Un I2E trop élevé est souvent synonyme de mauvaise gestion du risque parasitaire.
Différents leviers permettent de diminuer l’I2E.
L’I2E est l’acronyme d’Indicateur d’Exposition aux Endectocides. « À l’image de l’ALEA(*) pour les antibiotiques, l’I2E permet de déterminer le niveau d’exposition des élevages aux endectocides, qui regroupent les médicaments antiparasitaires actifs à la fois sur les parasites internes et externes », explique le Dr Pierre Clément, vétérinaire-conseil pour la coopérative bretonne Eureden.
« Afin de réactualiser nos données, nous avons enquêté pendant deux ans auprès de 99 élevages laitiers pâturants dans le Finistère et les Côtes-d’Armor pour connaître leurs I2E », détaille Pierre Clément. La méthode a consisté à établir le rapport entre la quantité de matière active utilisée sur deux années et le poids vif traité de chaque troupeau, en tenant compte du nombre de génisses et de l’âge au vêlage.
« Il ne faut pas réduire l’I2E juste pour le principe : le parasitisme doit être maîtrisé »
Parmi les objectifs, mieux comprendre les situations extrêmes faisant ressortir des I2E très faibles ou très élevés. « Il est ainsi apparu que 35 % des éleveurs interrogés affichaient un I2E anormalement bas, relève Pierre Clément. Est-ce parce qu’ils ne traitent pas alors qu’ils le devraient, ou parce que leur risque parasitaire est faible ? C’est un point sur lequel nous travaillons. Il ne faut pas réduire l’I2E juste pour le principe : le parasitisme doit être maîtrisé. »
Inversement, les I2E très élevés révèlent souvent une mauvaise gestion du risque parasitaire : traitements systématiques ou positionnés au mauvais moment. À la clé, deux enjeux de taille, l’apparition de résistances et des conséquences environnementales non négligeables sur la microfaune des prairies. « Dans ces élevages, nous allons scruter les pratiques afin d’établir quels leviers peuvent être actionnés », assure le vétérinaire.
« L’I2E peut être réduit par 8 ou 10 en cumulant injectable et TCS »
Selon les chiffres révélés par l’enquête, privilégier la voie injectable permettrait par exemple de diminuer l’I2E par 2,5 sans modifier les autres pratiques. 80 % des éleveurs interrogés considèrent d’ailleurs que ce n’est pas un frein. « L’I2E peut encore être réduit en mettant en place une démarche de traitements ciblés sélectifs ou TCS, ajoute le vétérinaire. Lorsqu’on cumule les deux, il est possible de diviser cet indicateur par 8 ou 10. »
Alors que trop de traitements sont encore positionnés à la mise à l’herbe, une pratique aujourd’hui déconseillée, adapter la période de traitement au niveau de risque parasitaire apparaît aussi comme un levier d’amélioration. « Par ailleurs, l’acquisition d’une immunité solide via un temps de contact avec les strongles d’au moins huit mois lors des deux premières saisons de pâturage est également une clé vers une meilleure maîtrise du parasitisme », conclut Pierre Clément.
(*) Animal Level of Exposure to Antimicrobials
CEVA
Cette communication est gérée par la régie publicitaire du groupe NGPA. La rédaction de Web-agri n’a pas été consultée et n’a pas participé à sa réalisation.