
Préserver son troupeau des maladies et de la souffrance est l’un des fondamentaux s‘agissant de bien-être animal. Cela passe par une prise en charge, rapide et adaptée, des problèmes de santé, la gestion de la douleur et une prévention efficace.
COMMENT SAVOIR ET FAIRE SAVOIR QUE JE VEILLE AU BIEN-ÊTRE DE MES ANIMAUX ?
Avoir des animaux en bonne santé et leur éviter de souffrir est un des principes du métier d’éleveur. La réglementation française encadre, cependant, les pratiques d’élevage depuis 1959, pour assurer que les animaux se portent bien, physiquement et mentalement. Les mauvais traitements sont soumis à sanction, amende, voire emprisonnement, pour les délits les plus graves.
En 2005, l’OIE, organisation mondiale de la santé animale, a précisé la notion de bien-être comme relevant du respect de 5 libertés : ne pas souffrir de faim, de soif et de malnutrition ; ne pas souffrir d’inconfort ; ne pas souffrir de maladies, de lésions, de douleurs ; ne pas éprouver de peur ou de stress ; pouvoir exprimer les comportements normaux de son espèce.
Les éleveurs ont dû revoir certaines pratiques, par exemple, la mise en place de logements collectifs pour les veaux de plus de 8 semaines, qui satisfont leur instinct grégaire. Lors des contrôles administratifs, l’attention portée au bien-être est vérifiée. Au-delà des obligations réglementaires, la filière bovine se mobilise pour améliorer la prise en compte du bien-être animal, par souci de progrès constants et pour répondre aux attentes de la société.
Comment gérer au mieux la santé de mon troupeau ?
La santé des animaux est une préoccupation quotidienne car elle impacte non seulement la performance technico-économique du troupeau mais aussi son bien-être. La préserver et l’améliorer demandent une gestion efficace et une prise en charge rapide des problèmes. L’observation régulière des animaux et le suivi de leurs performances sont les premières étapes pour une détection rapide des maladies. Après un diagnostic précis, avec si besoin l’intervention de son vétérinaire et le recours à des analyses pour identifier le pathogène, l’animal recevra les soins appropriés. Lors du bilan sanitaire annuel, le vétérinaire aura rédigé les protocoles de soins pour les pathologies les plus fréquentes dans l’élevage. Pour une pleine efficacité, il faut bien respecter les posologies et les durées de traitement.
En élevage laitier, les maladies les plus fréquentes sont les mammites et les boiteries. Viennent ensuite les troubles métaboliques et les maladies respiratoires. Pour les mammites, un traitement adapté dès l’apparition des premiers symptômes améliore considérablement le taux de guérison. Pour les boiteries également, intervenir dès l’apparition d’un défaut, même léger, dans les aplombs augmente les chances de rétablissement rapide, limite la douleur et la perte d’appétit. Souvent un parage curatif suffit. Il y a rarement besoin d’antibiotiques, sauf en cas de panaris ou de fièvre.
Un local d’isolement permettra d’éviter la propagation en cas de maladie contagieuse et d’assurer la tranquillité de l’animal malade ou blessé. Avec l’agrandissement des troupeaux, il faut veiller à la bonne coordination entre les différents intervenants pour que les informations circulent vite et bien. Réunion quotidienne, tableau de suivi sanitaire, identification par bracelets… à chacun de trouver son fonctionnement pour qu’un animal à surveiller, ou en traitement, soit clairement identifié par tous.
Comment éviter à mes animaux de souffrir ?
Bien soigner ses animaux passe aussi par la prise en charge de la douleur. Certaines pathologies sont douloureuses. En cas de mammites cliniques, en plus d’un traitement antibiotique, un anti-inflammatoire non-stéroïdien permet d’atténuer le mal. De même, lors de l’écornage, analgésiques et anesthésiques locaux limitent la souffrance et le stress post-intervention. Les mutilations, comme la coupe des queues, sont proscrites. Toutes les interventions doivent, par ailleurs, être pensées pour limiter la peine, par exemple, avec des équipements de contention adaptés.
Prévenir plutôt que guérir, c’est possible pour mon élevage ?
Pour plus d’efficacité, il est recommandé de combiner programmes de traitement et démarche de prévention. Celle-ci commence en empêchant l’entrée des maladies grâce à des clôtures efficaces au pâturage pour éviter le contact avec la faune sauvage et d’autres troupeaux, à la mise en quarantaine des nouveaux individus, au respect des mesures de biosécurité par les différents intervenants. Pour certaines maladies, comme les affections respiratoires, une vaccination bien conduite renforce les défenses immunitaires.
La conception et l’entretien des bâtiments sont aussi essentiels, pour limiter les risques de chutes, de blessures et optimiser l’ambiance. L’hygiène est particulièrement à surveiller dans les zones de couchage, le box de vêlage et l’infirmerie. Au pâturage aussi, il faut penser à la qualité des chemins pour limiter les boiteries. Un parage régulier complétera la prévention. Enfin, pensez à faire surveiller votre installation de traite pour éviter blessures des trayons et douleurs, en cas de sur-traite.
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