Acidifier la ration avant vêlage pour maximiser les performances postpartum

 L’hypocalcémie, une maladie sournoise

Un des challenges les plus importants chez la vache en transition est l’hypocalcémie (faible niveau de calcium dans le sang). Au sein des troupeaux français, l’incidence de l’hypocalcémie clinique, plus communément appelée la fièvre de lait, peut s’élever jusqu’à 5%. Ayant des symptômes assez caractéristiques, il est facile de la déceler pour les éleveurs.

Moins connue car moins visuelle, l’hypocalcémie subclinique concerne pourtant plus de 50% des vaches dans un troupeau et son impact y est beaucoup plus sournois. Infection utérine, rétention placentaire, métrite, mammite, déplacement de caillette, sont entre autres les troubles après vêlage reliés à l’hypocalcémie. Il est estimé que l’impact économique de la forme subclinique serait trois fois plus important que celui d’une fièvre de lait !

Une ration acidifiée pour changer le métabolisme du calcium au vêlage

S’il existe différentes méthodes pour réduire les impacts de l’hypocalcémie, la stratégie qui permet à la vache d’allier performance en lait, santé et reproduction après vêlage consiste à distribuer une ration acidifiée dans les 3 dernières semaines avant vêlage. Il s’agit de réduire la source d’ions positifs (comme le potassium qu’on trouve en abondance dans l’herbe par exemple), et d’apporter des ions négatifs (anions) pour acidifier la ration et obtenir une balance alimentaire cation-anion (BACA) négative.

Cela résulte en une baisse significative du pH urinaire et la libération du calcium osseux grâce à une parathormone (PTH) plus active. Quand le pH urinaire est réduit, les excrétions du calcium par les urines sont augmentées, ce qui augmente à son tour le flux de calcium circulant dans le sang. Ce calcium devient alors immédiatement disponible au vêlage pour répondre à la forte demande en colostrum. La vache étant capable de mieux gérer sa demande en calcium au vêlage, le développement des troubles postpartum sera limité, l’ingestion postpartum augmenté et le démarrage en lactation plus soutenu.

Cependant, toute la difficulté de cet exercice réside dans la prise alimentaire d’une ration acidifié, souvent associée à des problèmes d’inappétence, de baisse d’ingestion avant vêlage et donc de troubles métaboliques au vêlage. C’est pourquoi il est recommandé d’utiliser une source anionique concentrée mais surtout appétente, telle qu’Animate® (du laboratoire américain Phibro Animal Health), pour maximiser l’ingestion durant cette période critique.

Animate, pour aller plus loin dans l’acidification

Animate® est une spécialité nutritionnelle en semoulette dont l’innovation repose sur le fait qu’elle est appétente (cuisinée sur une base gluten), inerte (ne prend pas en masse) tout en restant concentrée (BACA de -5600 mEq/kgMS). Sa concentration et son appétence lui permettent d’acidifier la ration par un apport de souffre et de chlorures efficaces sans pénaliser l’ingestion prepartum, tout en laissant de la place pour les autres éléments de la ration. Reste la question de la dose à distribuer.

Différence entre une acidification partielle et totale

Plus la dose de sel anionique distribuée est grande, plus la ration est acidifiée, plus la PTH est active et plus la calcémie (niveau de calcium dans le sang) sera haute dans les heures suivant le vêlage et donc meilleurs seront l’ingestion postpartum et le démarrage en lactation.

Deux stratégies d’alimentation sont alors possibles, l’acidification partielle et l’acidification totale, selon les objectifs souhaités.

Un régime partiellement acidifié réduit le pH urinaire entre 6.0 et 7.0. Typiquement, il apporte une BACA de 0 à -100 mEq/kg MS. Cette stratégie alimentaire est efficace pour réduire l’hypocalcémie clinique et peut réduire la prévalence de l’hypocalcémie subclinique. Mais bien que l’activité de la PTH soit accrue, le flux de calcium circulant n’est pas complètement augmenté en raison d’une faible baisse du pH urinaire. Toutefois, s’il on compare ce régime au régime des taries que l’on trouve chez la majorité des troupeaux en France qui est non-acidifié (même si un minéral à BACA négative est distribué), l’acidification partielle pourra quand même permettre d’améliorer l’ingestion postpartum et la production laitière.

Un régime totalement acidifié maintient quant à lui un pH urinaire entre 5.5 et 6.0, associé à une ration avec une BACA de -100 à -150 mEq/kg MS. La performance optimale des vaches en acidification totale est obtenue quand tous les autres éléments minéraux sont pris en compte, et bien souvent le rajout de calcium s’impose comme le montre nos recommandations dans le tableau ci-dessous :

* Grammes par jour, sur la base d'une ingestion de 12.0 kg de MS

Ce régime réduit de façon significative la prévalence de l’hypocalcémie en améliorant l’activité de la PTH et augmente nettement le flux de calcium sanguin. Les bénéfices obtenus chez la vache fraîche vêlée sont les plus élevés, avec une ingestion plus importante et une plus grande production de lait, en comparaison avec un régime non-acidifié ou partiellement acidifié. Il est à noter que les régimes totalement acidifiés peuvent être distribués en toute sécurité s’ils sont bien maîtrisés et n’ont pas d’impact sur le profil métabolique de la vache ou du veau, même sur une durée supérieure à 21 jours.

Pour en savoir plus et tester le régime acidifié avant vêlage, les éleveurs intéressés peuvent contacter un expert Phibro par téléphone +32 104 851 22 ou par email info.europe@pahc.com pour programmer une visite de leur troupeau dès aujourd’hui.

https://www.animate-dairy.com/