Paris, 25 sept 2015 (AFP) - Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a fait part de sa « colère » vendredi après la décision d'une puissante fédération d'éleveurs de renoncer au prix minimum de 1,40 euro le kilo pour leurs porcs pourtant fixé avec le gouvernement.
« Parce que les producteurs de porcs avaient demandé à ce qu'on revalorise leur prix compte tenu de la difficulté dans laquelle ils étaient, on avait trouvé un accord commun entre les producteurs, les industriels et la grande distribution », a rappelé Stéphane Le Foll sur France Info. « Là, c'est l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne qui a demandé à ce que le prix baisse. A partir de là, chacun assumera ses responsabilités », a-t-il déclaré.
Cet organisme a en effet demandé jeudi aux abatteurs, y compris de la grande distribution qui continuaient à soutenir le cours, « de ne plus acheter à 1,40 euro » le kilo de porc dès la cotation prévue dans la journée au marché au porc breton (Mpb) de Plérin (Côtes d'Armor), où s'établit le prix de référence national. Il a justifié cette décision par la déconnexion avec les prix pratiqués dans les autres pays producteurs européens.
Le gouvernement était pourtant intervenu en juin pour fixer comme objectif de parvenir à ce prix moyen, comme réclamé par les éleveurs. « Je ne suis pas content parce que ça se fait toujours de la même manière, avec toujours la même stratégie, en particulier pour certains en Bretagne, qui consiste à dire que sur la question du porc, la seule question qui est posée c'est le prix », a déploré le ministre. « On ne sortira pas à moyen terme et à long terme de cette crise du porc en Bretagne et en France de manière globale s'il n'y a pas une stratégie différente », a ajouté Stéphane Le Foll.
La compétitivité sur le marché du porc « se joue essentiellement hors prix » et « il y en a certains qui aujourd'hui ne veulent pas l'entendre. Et ça, ça me met quelquefois un peu en colère », a conclu le ministre.
Depuis des mois, Stéphane Le Foll martèle que pour surmonter la crise, il faut des « réponses structurelles », avec notamment des « propositions de contractualisation » entre les producteurs et leurs acheteurs afin de garantir les premiers contre la volatilité des prix et de sécuriser les approvisionnements des seconds, mais aussi une meilleure régulation des promotions ou l'adoption du logo « le porc français » par l'ensemble des acteurs de la filière.
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