Rennes, 24 sept 2015 (AFP) - La section porcine de l'Ugpvb (Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne) a annoncé jeudi qu'elle renoncait, afin de préserver l'existence du marché du porc breton (Mpb), à l'objectif de prix de 1,40 euro qui avait pourtant été fixé pour les éleveurs avec le gouvernement en juin.
Interrogé jeudi par l'Afp sur cette nouvelle annonce paradoxale, le président de l'Ugpvb, Michel Bloc'h, a expliqué : « On souhaite que le marché refonctionne normalement. Si on continue dans cette voie, il n'y aura plus de marché, les opérateurs n'y viendront plus », en raison de la déconnexion avec les prix pratiqués dans les autres pays producteurs européens. L'Ugpvb a demandé dans un communiqué aux abatteurs, y compris de la grande distribution qui continuaient à soutenir le cours, « de ne plus acheter à 1,40 euro » le kilo de porc dès la cotation prévue dans la journée au Mpb de Plérin (Côtes d'Armor), où s'établit le prix de référence national.
Le refus en août de deux des principaux acheteurs de viande de porc, Bigard et la Cooperl, de payer ce prix, et leur retrait du marché, avait généré une vive tension dans la filière. Bigard a en outre annoncé la semaine dernière sa volonté d'acheter tous ses porcs 5 centimes en dessous du cours du Marché du porc breton.
Dans son blog ce jeudi, Michel Edouard Leclerc, le patron des centres commerciaux du même nom, annonce que son groupe et ses filiales agroalimentaires « respecteront la consigne », tout en rappelant qu'ils avaient jusqu'ici « tenus les engagements (...) de soutenir le cours sur le marche du porc breton ». Pour Leclerc, « en l'absence de cours européen régulé, et avec la baisse du cours allemand, l'écart de prix s'est creusé entre la France et l'Allemagne », souligne-t-il, gênant les exportations françaises et favorisant la prise de parts de marché par les producteurs d'Outre-Rhin... « Entre nous, c'était prévisible, ajoute le distributeur. Les réactions de la Cooperl puis de Bigard laissaient présager de la fragilité de cette situation ».
« Si on n'avait pas pris cette décision, c'était le dernier marché aujourd'hui », a assuré Michel Bloc'h. Et ensuite, avec la fin de Mpb, « on reviendrait à l'achat en direct (l'abatteur achetant directement chez le producteur, ndlr), ce que nos grands-parents ont connu, et c'est surtout ce qu'on ne veut pas ». « Les Allemands ont fait moins six centimes hier. On ne peut pas rester sur un prix politique (le 1,40 euro) (...) C'est très difficile d'assumer ce type de décision, mais on l'assume. Les producteurs, sur le fond, comprendront la décision. Il n'y avait pas moyen de faire autrement. Sans le marché, on va encore plus à l'abîme. Ce sera pire » que la situation actuelle, a estimé Michel Bloc'h.
En juin, le gouvernement avait fixé comme objectif au Mpb de parvenir à un prix moyen de 1,40 euro le kilo, prix minimum réclamé par les éleveurs, qui a été atteint le 23 juillet. Entre 10 et 15 % des élevages sont actuellement dans une situation financière désespérée. Et les porcs ne peuvent rester trop longtemps dans les élevages dans l'attente d'un hypothétique meilleur prix. Ils doivent donc partir à l'abattoir sous peine de perdre de leur valeur. « Plusieurs dizaines, voire des centaines d'élevages, ont actuellement des cochons en retard » et cette situation est intenable pour les éleveurs, explique un observateur attentif du marché.
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