Sodiaal « met toute son énergie dans le lait »... les éleveurs, eux, n’en ont plus !

paroles de lecteurs web agri sur Sodiaal
N'hésitez pas réagir en commentaires sous l'article. (©Sodiaal // Montage Terre-net Média)

« On croit en l’avenir du lait et on met toute notre énergie dedans » : ces propos de Sodiaal, à sa conférence de presse annuelle, ont fait réagir les lecteurs de Web-agri face aux difficultés de la filière. Le prix, auquel les industriels rémunèrent les éleveurs, étant l’une des principales causes selon eux.

« "solidaire et durable" : no comment », commente justement Salut.

Les dirigeants de Sodiaal ont « de la buée sur les lunettes », ironise Jmb67. La coopérative laitière « a sous-payé les producteurs depuis des années », insiste-t-il. Une « politique » de prix du lait bas, ayant eu pour résultat : « Les jeunes sont partis des campagnes. Il n'y a plus de renouvellement des générations d’éleveurs pour produire du lait. L'avenir de la production laitière… »

« Des années de prix bas »

« Je ne vois pas comment la coop peut arriver à 450 €/1 000 l de moyenne (…) », s’étonne db42. Elle va devoir « payer le lait plus cher » au second semestre 2023, exhorte-t-il.

steph72 rebondit : « Vu l’augmentation des charges en élevage, les 450 € actuels sont équivalents aux 320 € d’il y a 10 ans. » « Afin d'attirer les jeunes en production bovine laitière, il faut rajouter 100 € des 1 000 l », estime ce lecteur.

450 € : l’équivalent de 320 € il y a 10 ans.

« Des éleveurs démotivés »

« Faut être sacrément motivé pour continuer à produire du lait » dans ces conditions, juge Jersey Cow.

« De l’énergie, vous en avez peut-être chez Sodiaal. Nous, producteurs, elle nous fait sacrément défaut. #démotivation plutôt », renchérit Solarfarmer.

Un nombre démentiel de cessations laitières.

« Y a qu’à rémunérer les éleveurs laitiers correctement et vous aurez de l’avenir ! (…) », lance Olmer.

Alain appuie : « Comme beaucoup d'industriels laitiers, ils se réveillent, mais 10 ans trop tard. Les dégâts sont là et malheureusement irréversibles. Le nombre démentiel de cessations laitières a entraîné la disparition de plusieurs Cuma et groupes d'entraide, etc., donc un isolement des exploitations. L’effondrement d’un tissu rural qui faisait gagner de l'argent aux éleveurs et qui créait une émulation, une motivation. Dans certains départements, des réunions sont organisées pour relancer l'élevage. Il aurait été plus intelligent et moins coûteux d'éviter les arrêts d’ateliers laitiers. »

« Et vous voulez installer des jeunes ? »

steph72 craint, en outre, que « la sécheresse actuelle aggrave la décapitalisation du cheptel à l'ouest ». « Peu de pluies depuis un mois, les terrains superficiels n'ont plus d'herbe, les maïs manquent d'eau », détaille-t-il, avant de revenir sur le marché laitier : « Une vaste mascarade surtout en France ! Les éleveurs sont pris pour des imbéciles et arrêtent, dégoutés. Et on voudrait installer des jeunes en production bovine laitière ? »

Gibbs, à propos du prix du lait en Europe, en train de baisser : « (…)  Pendant plus d’un an et demi, nos voisins européens ont gagné de l’argent et nous, pauvres petits éleveurs français, comme d’habitude, nous pouvons seulement boucher le trou financier des dernières années en nous prenant une norme de plus – analyse du lait tous les deux jours – sans contrepartie financière derrière. (…) » Il poursuit, à l’attention de Web-agri : « Et dire qu'on nous parle d’installations en vaches laitières heureuses ?! La blague !!! Il vaudrait mieux publier une enquête sur pourquoi la France est le pays de l’UE où le lait est payé le moins cher aux producteurs. »

« Un mépris général »

Avant d'enchaîner : « Qu’en 2023, une grande partie des éleveurs français ne se versent pas un Smic, pour 70 heures de travail hebdomadaire, est une honte. Le mépris de l’agroalimentaire et de l’État envers nous est une honte. Bruno Le Maire disait hier sur BFM TV "que le prix du lait ne baisserait pas, qu’il en allait de notre survie". Pareil chez Savencia : moins 60 €/t en six mois et ce n'est pas fini !! Que de mensonges !!! Et nos responsables syndicaux, de tous bords, muets comme des carpes sur cette question... une honte aussi !!!! (…) »

Et Ptilaitier de conclure, avec sagesse : « Prioriser sa vie et sa famille est à mon avis le meilleur investissement que l'on puisse faire. Au mois, il reste quelque chose à la fin. Investir sans compter dans son boulot, au niveau économique comme humain, est certes louable mais pour quoi au bout de toute une carrière de travail ? »

Réagir à cet article
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,3 €/kg net +0,07
Vaches, charolaises, R= France 7,11 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Les livreurs de Danone refusent d’être les derniers de la classe

Danone

La dégradation de la conjoncture menace le prix du lait

Prix du lait

Tapez un ou plusieurs mots-clés...