En hausse continue depuis janvier 2021, le prix moyen du lait dans l’Union européenne approchait les 500 €/t en juin et les a probablement dépassés en juillet. La France est loin derrière cette moyenne, ce qui provoque la colère des éleveurs laitiers.
(Article modifié le 9 juin 2023) Le 5 août, l’Observatoire des marchés du lait de la Commission européenne constatait une nouvelle augmentation du prix moyen du lait payé au producteur en juin 2022 au sein de l’UE : 494 €/t, soit une hausse de 3 % par rapport à mai 2022, et de 38,2 % sur un an. Cela représente environ 509 €/1 000 l.
Le prix du lait à 49,4 €/100 kg en juin dans l’UE Il est en hausse de 38,2% par rapport à juin 2021. Il est attendu autour de 50,3 € en juillet. En France le prix du lait de juin 2022 est de 43,8 €/100 kg en hausse de 19,7% par rapport à juin 2021... https://t.co/VgF9yzFw2zpic.twitter.com/gO4qgbdOdc
La hausse est particulièrement marquée sur un an en Irlande, aux Pays-Bas, en Pologne (plus de 48 %), et en Allemagne (43,8 %) ; elle n’atteint en France que 19,7 %.
D’après les premières estimations de la Commission, le prix moyen du lait dans l'UE atteignait même 503 €/t au mois de juillet, soit environ 518 €/1 000 l.
C’est bien au-dessus du prix moyen évalué pour la France : 456 €/t en juillet (contre 438 €/t en juin). Tandis que du côté des autres grands pays laitiers européens, il se maintiendrait à 517 €/t en Allemagne et à 482 €/t en Italie, grimperait à 600 €/t aux Pays-Bas et à 565 €/t en Irlande, se rétracterait à 483 €/t en Pologne.
La colère gronde sur le terrain
Sur le terrain, cet écart de prix exaspère. « Sodiaal qui met en place au cœur de l'été une baisse du prix du lait payé à ses adhérents en total décalage avec les prix du lait pratiqués en Europe ! », écrivait par exemple "salut" sur Web-agri le 5 août.
« Le plus simple n’est-il pas d’ arrêter le lait ?, se décourageait "tintin" le 14 juillet. La production laitière nourrit tout le monde sauf le producteur et cela malgré beaucoup d’heures de travail. Toujours plus de contraintes supplémentaires et un climat défavorable, alors que la viande et les céréales sont hauts... ».
Pour "steph72", « Il y a le feu au lac, le minerai lait commence à baisser sérieusement. Pour rappel les prix d'aujourd'hui, si on prend l' inflation, sont inférieurs aux 300 euros de 2008. Ça mériterait bien une autre grève du lait ! » (le 20 août).
Avant d’en arriver là, plusieurs manifestations ont émaillé l’Hexagone ces dernières semaines – en Auvergne, dans la Manche, le Morbihan et la Sarthe, la Vendée, l’Eure… - pour réclamer une revalorisation des prix du lait à la hauteur de l’explosion des charges sur les exploitations ces derniers mois et aux effets récents de la sécheresse.
La profession réclame l’application de la loi Egalim, dont l’objectif est de « protéger la rémunération des agriculteurs » en imposant aux industriels et à la grande distribution de prendre en compte les coûts de production.
Pour la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), « l’objectif est qu'au 1 er septembre nous soyons alignés sur nos voisins européens et qu'aucun litre de lait ne soit vendu moins d'un euro », « pour qu’en octobre l’argent arrive chez les éleveurs ».
Mais face aux difficultés des industriels à faire passer les hausses de prix auprès des distributeurs, le syndicat annonçait fin juillet qu’il n’excluait pas d’ « arriver à un syndicalisme de destruction ».
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