Sans hausse des prix du lait de consommation à la rentrée, la filière laitière ne s'interdit pas de passer « à un syndicalisme de destruction », a prévenu le syndicat des éleveurs laitiers qui rencontrait le ministre de l'agriculture vendredi après-midi.
« Le ministre nous a dit comprendre nos revendications », a commenté Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait à la sortie de son rendez-vous avec Marc Fesneau. Depuis le début de la guerre en Ukraine, fin février, la filière constate une stagnation du prix du lait payé aux producteurs en France tandis qu'ils sont en hausse dans le reste des pays européens. « Les producteurs de lait auraient dû être payés 445,5 euros la tonne de lait en juin alors qu'en France la moyenne était plutôt autour de 425 euros », a expliqué le président de la FNPL.
Première réunion de travail pour la @FNPLait avec le ministre @MFesneau .La loi "pour un meilleur revenu des producteurs " ou Egalim 2 doit s'appliquer !constat partagé . pour #CeuxQuiFontLeLait la canicule et l'enjeu de nourrir nos animaux ! pic.twitter.com/RFdbxlafjQ
— Roquefeuil (@ThRoquefeuil) July 22, 2022
Le syndicat s'agace de voir que les hausses de coût de production des éleveurs laitiers ne sont pas répercutées en France « alors qu'on a les mêmes charges que nos voisins allemands », a dit Yohann Barbe, trésorier de la FNPL lors d'une conférence de presse jeudi. Face à la difficulté que rencontrent les industriels à faire passer des hausses de prix auprès des distributeurs, « on ne s'interdit pas une action nationale », a déclaré Daniel Perrin, secrétaire général de la FNPL, « et si on doit arriver à un syndicalisme de destruction, on ne se l'interdira pas ».
« En hard-discount, on serait à 78 centimes la brique de lait demi-écrémé contre 99 centimes en Allemagne », cite en exemple Ghislain de Viron, premier vice-président du syndicat, qui souhaite voir le litre de lait en bouteille avoisiner un euro dans les rayons à la rentrée. Les producteurs de lait donnent aux distributeurs jusqu'au 1er septembre « pour se mettre au niveau européen » pour « qu'en octobre l'argent arrive chez les éleveurs », a dit Thierry Roquefeuil.
C'est en « laissant faire » qu'il y aura un risque de pénurie, même si « ce n'est pas demain que cela arrivera » puisque c'est une filière au temps long, a expliqué Yohann Barbe, trésorier de la FNPL. « Un veau met trois ans avant de produire et si on perd des vaches laitières, il faut alors compter trois ans pour les récupérer », a-t-il ajouté. Le réchauffement climatique et les fortes hausses des coûts de production menacent la pérennité des cheptels laitiers en France à un moment où la filière est confrontée à un problème de renouvellement générationnel.
Ils rétrofitent un John Deere en électrique : le verdict après un an d’utilisation
L’armoricaine, support de formation au lycée La Touche
La dégradation de la conjoncture menace le prix du lait
Grâce à une rampe de chargement, Patrick Feuillet paille « avec un seul tracteur »
Le géant Lactalis marche sur des œufs
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
Comment préparer une vache à la césarienne
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Le Grand Ouest met la main à la poche pour la recapitalisation bovine
Logettes ou aire paillée ? Comment sont logées les vaches laitières françaises