La Chambre régionale d'agriculture de Bretagne appelle à un sursaut collectif

« Lucidité, responsabilité et courage doivent dicter notre conduite pour un sursaut collectif au service des actifs agricoles et agro-alimentaires de notre territoire » face à la paralysie du MPB, considèrent ces responsables dans un communiqué, soulignant que cette situation met « certains éleveurs dans de grandes difficultés » .

« L'heure n'est plus aux atermoiements ni au renvoi de responsabilités. C'est maintenant que la filière joue sa capacité de rebond et sa capacité à rester un bassin de production d'avenir. Dans cette perspective, l'enjeu est de préserver l'intérêt d'un mécanisme de fixation des prix, en modernisant le MPB (...) et en construisant une stratégie de filière », poursuivent les présidents des Chambres pour lesquels l'objectif doit « être d'aboutir à un prix "le plus juste possible", permettant à tous les maillons de la filière de percevoir une partie de la valorisation finale ».

Les présidents « exhortent les représentants des groupements de producteurs (...) à se grouper dans l'intérêt des producteurs, pour peser face à un aval concentré et une distribution présente dans l'abattage et qui compte les points », en référence aux Centres Leclerc et à Intermarché qui disposent de leurs propres abattoirs.

Le marché au cadran (MPB) de Plérin, qui se tient d'ordinaire deux fois par semaine, ne s'est pas déroulé depuis le lundi 5 octobre. Il y a trois semaines, une nouvelle gouvernance avait pris la tête du MPB et s'était donné deux semaines pour « moderniser » le marché afin d'y faire revenir les deux plus importants acheteurs, la Cooperl et Bigard, absents depuis août.

Ces deux opérateurs, qui pèsent environ 30 % des achats au MPB, estimaient ne pas pouvoir s'en sortir économiquement, face à la concurrence étrangère, s'ils devaient y appliquer le prix de 1,40 euro/kg, un objectif fixé en juin dernier entre les différents acteurs de la filière sous l'égide du ministère de l'agriculture.

La persistance de ce blocage au Mpb met en danger de nombreux élevages, déjà fragilisés par des prix de vente inférieurs à leurs prix de revient depuis des mois. Les porcs s'entassent dans les élevages et les abattoirs en reviennent à l'achat de gré à gré, extrêmement défavorable aux producteurs. Lors de la dernière cotation au Mpb, le prix s'était établi à 1,30 euro/kg.