Depuis six mois, trois trackers trônent à côté des bâtiments de l’élevage du Gaec Chassagne, dans la Creuse. L’objectif : produire et autoconsommer un tiers de l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’exploitation. Gilles Chassagne revient sur ce choix et dresse un premier bilan.
« Avec une belle journée de juin comme aujourd’hui, la courbe de production d’électricité de nos trackers solaires est pleine puissance de 10 h à 20 h ! », se réjouit Gilles Chassagne, ravi de son récent investissement.
Installé en Gaec avec ses deux frères sur l’exploitation familiale à Verneiges, dans la Creuse, Gilles Chassagne a pourtant longuement hésité avant de choisir les trackers solaires.
Avec un élevage de 120 Blondes d’Aquitaine, 300 truies mais aussi une fabrique d’aliments à la ferme, l’exploitation est très gourmande en énergie. « On consomme entre 22 et 24 000 kWh par mois d’électricité », estime Gilles Chassagne. L’idée de produire et d’autoconsommer l’énergie produite a donc progressivement fait son chemin chez les trois frères.
« Un de nos bâtiments est déjà équipé de panneaux solaires pour une puissance de 250 kilowatts crète (kWc), et comme on a une grande surface de toitures avec notre élevage de porcs, on aurait pu continuer dans ce sens. ».
Mais il y a deux ans, la société Okwind leur a présenté le principe du tracker solaire. « C’est un système constitué d’un ensemble de panneaux photovoltaïques (117 m²) monté sur un mât de 7 mètres avec une machinerie motorisée bi-axe qui permet aux panneaux photovoltaïques de suivre la course du soleil », explique la société. Pour cela, le tracker est équipé d’un logiciel astronomique qui calcule la position exacte du soleil : « il suffit de rentrer les coordonnées GPS (la latitude et la longitude) et d’initialiser la position sud sur le codeur du tracker. Le logiciel va ensuite piloter les actionneurs rotatifs et linéaires pour que les panneaux photovoltaïques soient toujours perpendiculaires aux rayons du soleil quelles que soient l’heure ou la saison ». Le soir, mais aussi quand le vent dépasse les 45 kilomètres/heure, le tracker se remet à plat.
Séduit par le produit et par la perspective d’une production d’énergie stable et linéaire tout au long de la journée, le Gaec Chassagne prend la décision d’investir dans cette technologie, avec pour objectif de couvrir un tiers de ses besoins annuels d’électricité par l’autoconsommation. Trois trackers de 22 kilowatts chacun sont alors installés en novembre 2022. « Un tracker, c’est environ 55 000 euros. En comptant le terrassement et la maçonnerie, cela nous est revenu à 57 000 euros par tracker (prix de 2022) ».
Après six mois de recul, l’éleveur dresse un premier bilan : « Sur une journée d’été, notre bâtiment de 250 kilos va produire 1 800 kWh. Avec les 3 trackers d’un total de 66 kilos, on produit 700 à 750 kWh ! La production par mètre carré installé est vraiment supérieure avec les trackers ! Pour l’autoconsommation, c’est vraiment très rentable ». Il pourra aussi prochainement vendre le surplus de production à Enedis, quand les démarches administratives seront terminées.
Quant à l’objectif de couvrir un tiers des besoins de la ferme, il est pratiquement atteint. Dans sa vie quotidienne d’éleveur, il apprécie la production linéaire d’électricité : « cela nous permet des plages d’utilisation de l’électricité produite sur la ferme bien plus grandes ».
« On a pris notre décision d’installer les trackers avant la "crise énergétique". C’était déjà rentable selon l’étude réalisée par Okwind. Et ça l’est encore plus depuis, avec les nouveaux coûts de l’énergie. On ne regrette vraiment pas notre choix ! » conclut-il.
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