Mesures de hauteurs d'herbe, suivi de pousse : ces éléments sont bien connus des éleveurs pâtureurs. Ils permettent de caler au mieux l'offre des prairies sur les besoins du troupeau. Luc Delaby, spécialiste du pâturage à l'Inrae, donne quelques point clés à ce sujet.
Le groupe herbe Franche-Comté a lancé cette année Radio prairies, le podcast dédié à l'herbe et au pâturage. Chaque semaine, ils interrogent des experts sur la gestion des prairies, dont notamment Luc Delaby, ingénieur de recherche à l'Inrae.
Dans les derniers épisodes, il était question de mesurer des quantités d'herbe et de constituer des stocks pour mieux anticiper la saison.
« À l'Inrae du Pin (Orne), les vaches sont sorties un poil trop tard à cause de la pluviométrie, l'herbe était déjà à 10 cm de hauteur. Heureusement, la météo plutôt froide a ralenti la pousse. Mais si besoin, on aurait engagé des fauches pour faire de l'enrubannage. Le but : préparer la repousse pour pâturer au bon stade et au bon moment », explique Luc Delaby.
Mesurer les hauteurs d'herbe pour évaluer le stock
Pour évaluer la quantité de biomasse présente dans une prairie, on mesure les hauteurs d'herbe à l'herbomètre. On multiplie alors cette hauteur par une quantité d'herbe disponible par centimètre et par hectare pour obtenir la quantité totale disponible. « En moyenne en France, on retrouve 250 kg de MS/cm d'herbe dans 1 hectare (220 en l'occurrence en Franche-Comté), explique l'ingénieur de recherches. On vise alors une entrée des vaches dans une parcelle entre 10 et 12 cm de hauteur d' herbe. » Ce qui est intéressant avec l'herbomètre, c'est de pouvoir évaluer son stock d'herbe total (donc sur les parcelles qui n'ont pas encore été pâturées) pour développer la stratégie de pâturage pour les semaines à venir.
« Une autre mesure intéressante, c'est la croissance de l'herbe. Avec cette donnée, on peut faire des projections et définir les parcelles à faucher et quand. À l'inverse, si on s'aperçoit que la croissance ralentit, on se tournera vers une complémentation en fourrage pour réduire la consommation d'herbe et ainsi conserver l'équilibre offre/demande. »
Retrouvez plus de détails sur les mesures d'herbe dans l'épisode 7 du podcast paru le 20 avril 2021 :
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Anticiper pour mieux gérer son pâturage
« C'est sur le temps séjour des animaux dans la parcelle qu'il faut jouer pour équilibrer l'offre et la demande. C'est assez difficile à mettre en place dans un système extrême 1 paddock = 1 journée. Il faut être exigeant sur les hauteurs de sortie pour anticiper le prochain passage et on ne pourra pas le faire assez finement dans un système très figé. » Pour l'expert, il est primordial de faire régulièrement un état des lieux des stocks disponibles (notamment grâce aux mesures d'herbe à l'herbomètre) et de faire quelques simulations sur l'évolution de la pousse pour gérer au mieux les parcelles.
Et quid des 300 degrés jour pour la mise à l'herbe ? « C'est un guide, mais ça ne doit pas être la règle absolue. Tout dépend du territoire, c'est à l'éleveur de gérer avec souplesse. La surface totale disponible, les températures annoncées, la portance... : ce sont ces indicateurs-là qu'il faut suivre. »
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