Des tiges de céréales moins hautes = moins de paille pour les éleveurs ?

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Et vous, qu'en pensez-vous ? Réagissez en bas d'article. (©Montage Terre-net Média)

Une hauteur de tiges de céréales, qui tend à se raccourcir au fil des années, est-ce moins de paille pour les éleveurs notamment ? Pas forcément selon les lecteurs de Web-agri.

« La tendance est de cultiver des céréales à courtes tiges », constate Gilles qui se rappelle que son grand-père produisait « du blé de plus d’un mètre de hauteur ».

« Les cultures céréalières étaient bien plus hautes, acquiesce Martine. Nos chevilles d’enfants en faisaient les frais. »

« Pas étonnant avec les raccourcisseurs »

Herme n’est pas étonné de cette évolution avec le recours « (…) aux raccourcisseurs de tige » pour les céréales.

Sébastien, lui, n’en met pas et sème des « variétés de céréales avec peu de rendement en paille ». S’il lui arrive de vendre de la paille « pour dépanner des voisins », il préfère « ne pas exporter les éléments nutritifs qu’elle contient ».

« Les semences de céréales à faible rendement en paille sont celles traitées aux raccourcisseurs », selon Herme. « La paille est une richesse indispensable pour le sol et l’agriculteur ou l’éleveur, mais les firmes phytos en ont décidé autrement, elles ont formaté les cerveaux », poursuit ce lecteur.

« Moins de verse, plus de paille »

« Quel intérêt, un blé haut qui se couche ? », lui demande Sébastien, précisant que « la météo du printemps joue énormément sur la longueur de la paille ». Il partage cependant son opinion sur l’intérêt de la paille pour le sol : elle apporte « de la matière organique et plein d’autres éléments nutritifs ». « Il vaut mieux avoir une tonne de paille en moins à l’hectare et un blé qui reste debout. Du moment que la paille est enfouie, le taux de MO ne se dégradera pas », estime-t-il.

La météo et les variétés jouent énormément.

Chris utilise « le raccourcisseur CCC » pour que « la plante donne plus aux épis » et « qu’elle ne se couche pas sous l’effet du vent ou d’une maladie ». Il espère ainsi « éviter les exports » d’éléments nutritifs en dehors des parcelles. « Ramasser la paille et la mettre en ballots coûte cher (…) », met-il aussi en avant.

« Sans régulateur, 2/3 de la paille risque de verser », considère Sam. Résultat : ces produits « ne la font pas disparaître mais augmentent », au contraire, les quantités disponibles.

« Pas d'impact sur le rendement »

Des régulateurs de croissance, François en emploie « rarement » et n’a « jamais eu de problème ». « Il me faut de grosses quantités de paille et je ne suis pas fan du pulvé », indique-t-il.

Pour Renaud, « un simple fongi peut faire la différence en termes de paille ».

Herme est « fils et petit-fils de paysan » et a « conduit des moissonneuses pendant 10 ans ». « La part de céréales couchées, autrement dit versées, n’a pas diminué. Même chose pour le rendement et la qualité, juge-t-il. Le reste n’est que croyance, profondément ancrée car ressassée par l’industrie phytosanitaire, tellement puissante et dont les intérêts financiers ne sont plus à démontrer. (…) »

« La verse tardive ne pénalise pas le rendement, elle fera juste baisser la vitesse de récolte. Si elle est hâtive, rendement et qualité chuteront plus ou moins fortement », fait remarquer Gustave avant d’ajouter : « Une paille versée se moud davantage au battage, du fait des plus longues éteules. » Et de raconter : « Suite à trois années de verse importante dans les années 90, le traitement au régulateur de croissance Moddus est devenu systématique. Il raccourcit et épaissit les tiges, donc le rendement en paille est similaire. »

« Plus épaisse et rigide »

Chris reprend : « Les régulateurs réduisent la longueur de la paille, pas l’épaisseur. Donc, au final, il y a moins de paille. Les machines actuelles sont capables de moissonner les céréales versées. Mais avant, les grains pourraient germer sur pieds, d’où des pénalités sur le prix de vente. »

« Le raccourcisseur est plus un durcisseur sauf pour ceux qui dosent fort et pas au bon moment. La paille, plus rigide, verse moins mais cela ne veut pas dire qu’il y a moins de paille », détaille Alain. Il revient sur les choix variétaux, qui « jouent énormément ». « Des variétés à paille courte pour des besoins moindres et à paille longue pour les éleveurs, qui en consomment pas mal, mais en restituent au sol via l’épandage de fumier », résume-t-il.

Gustave est du même avis : « La paille de blé traité au régulateur est plus épaisse et dure à hacher. »

« Laisser la paille dans les champs permet d’apporter de la matière organique, ce qui limite la battance notamment. Toute exportation doit être compensée par un apport de fumier ou compost », pointe Odile.

« Ça dépend des machines ? »

« Dans un champ battu avec une Axial, il ne reste pas beaucoup de paille, d’après Alain. Avec une batteuse conventionnelle, et à la tombée de la nuit, on obtient nettement moins de paille brisée. »

« Une Axial ne fait pas d’andains épais », confirme Jean-Pierre.

« C’est bien connu, l’Axial mange la paille », plaisante Jean-François.

« Avant, nous battions avec une Laverda. Elle a toujours fait de la bonne paille, en particulier le soir », témoigne Bernard.

« Quel que soit le type d’engin, la quantité de paille est identique, tranche Xavier. En revanche, au niveau qualité et volume, des différences existent. »

L'Axial mange la paille !

« Il y a 50 ans, mon père disait "le grain et la moitié de la paille à l’homme, l’autre moitié à la terre" », se souvient Michel.

« Parfaitement dit ! Sagesse des anciens, oubliée aujourd’hui sur l’autel des intérêts financiers », commente Herme.

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