Avec des rendements hétérogènes selon les régions, mais une qualité fourragère au rendez-vous, le maïs fourrage 2025 a connu « une année avec de fortes disparités ».
Avec une baisse lente mais structurelle, selon les données Agreste, la surface en maïs fourrage a diminué de 5,4 % entre 2024 et 2025, pour arriver à 1,2 million d’hectares au niveau national sur l’année 2025. Rendements, ravageurs et qualité fourragère de ce cru 2025 ont été présentés à l'occasion d'un webinaire Bilan de campagne maïs fourrage 2025 organisé par Arvalis.
Du grain et une bonne digestibilité des fibres.
Pour Mickaël Venot, ingénieur agronomie et productions fourragères chez Arvalis, « le cru 2025 a du grain et une bonne digestibilité des fibres, ce qui donne un maïs énergétique ».
« Les maïs fourrages ont globalement été récoltés secs cette année, environ trois points au-dessus de la campagne 2024. » Ce sont près de 40 % des maïs qui ont été récoltés à plus de 35 % MS, et ce constat est national, à l’exception de la zone piémont-montagne où la récolte a été réalisée à une moyenne de 32 % de MS.
Mais l’ingénieur prévient des risques que cela engendre : « une teneur en matière sèche élevée à la récolte peut apporter des risques d’échauffement à l’ouverture des silos, parce qu’un maïs sec est plus difficile à tasser. De plus, l’amidon est possiblement plus vitreux : une fermentation optimale assurera sa bonne digestibilité ».
Sur le plan azoté, le maïs fourrage 2025 se trouve aux environs de 7,3 % de MAT en % MS, soit une valeur supérieure de 2 points par rapport à l’année précédente. On observe « une teneur en MAT négativement corrélée au niveau de rendement ». Pour ce qui est des profils amidon/fibres, « ils sont très proches des maïs 2024 en moyenne mais avec beaucoup de variations. On est plutôt sur un cru "amidon" avec beaucoup de grains en maïs fourrage ».
La durée de cycle, un peu plus courte cette année, ainsi que le stress thermique connu sur la période estivale, ont limité la lignification, la digestibilité des fibres est donc supérieure à celle de 2024.
Des rendements hétérogènes
Les rendements sont « mauvais à bons, avec une très forte hétérogénéité entre régions mais aussi intra-régionale ». D’après les données Arvalis, le rendement moyen national se situe autour de 11,8 tMS/ha, contre 13,4t MS/ha en 2024 (donnée Agreste). Ces rendements sont contrastés, à l’image de la pluviométrie estivale. « Les régions les plus fortement impactées par la baisse des rendements se situent en Centre-Ouest. À titre d’exemple, dans les Pays de Loire, les estimations montrent une baisse de rendement de 20 % par rapport à 2024, entraînant des transferts de surfaces de maïs grain vers des récoltes en maïs fourrage. A contrario, dans les régions de la bordure maritime, c’est l’inverse qui a pu se produire. »
Une météo source de précocité
Contrairement à 2024, le début de printemps 2025 a été plutôt sec sur les deux tiers nord de la France. Avec en moyenne 30 % de déficit de précipitations sur le mois de mai au niveau national, ces conditions météo ont permis un démarrage précoce des semis, « dès la fin mars / première décade d’avril, et ces derniers ont progressé rapidement », d’après Anne-Sophie Colart ingénieure régionale Hauts-de-France et Champagne-Ardennes chez Arvalis.
Les mois de mai et juin ont connu un déficit de pluviométrie et des cumuls de températures excédentaires sur la majeure partie du territoire. Ce cumul des températures a participé à la précocité de la campagne, « les premières floraisons ont été observées au début du mois de juillet, soit une précocité de 5 à 10 jours par rapport à une année "normale" ». La région Bretagne fait exception à la règle étant donné que les semis y ont été réalisés de manière plus tardive.
Fin juin – début juillet, les pluies ont fait leur retour, non sans violence, avec des orages et de la grêle, et la nécessité de parfois re-semer certaines parcelles. Anne-Sophie Colart prévient : « La grêle augmente le risque d’apparition de charbon sur le maïs, en blessant la plante. Mais il faut vraiment que la pièce soit infestée pour diminuer l’appétence du fourrage, il n’y a cependant aucun risque de toxicité. »
Adventices et ravageurs
Les graminées ont pu être particulièrement difficiles à contenir cette année, « d’autant plus que 2025 est la première année depuis l’arrêt du S-Métolachlore, et les produits racinaires ont été mis en difficulté par les sols secs. Le développement du ray-grass et du vulpin dans les cultures d’été est à surveiller à plus forte raison puisque les solutions efficaces se raréfient », lance Anne-Sophie Colart.
Lors de cette campagne, beaucoup de remontées ont concerné la présence de datura dans les parcelles de maïs fourrage. « Cette plante est toxique pour les bovins dès lors que la dose ingérée atteint 400 à 700 g par jour, pour une vache de 700 kg. » Cette dose peut être atteinte avec un pied de datura sur 25 m2 d’une parcelle de maïs (pour un maïs à 12 t de MS/ha). Il est donc important de reconnaître cette plante pour l’éliminer au champ.
Côté ravageurs, avec des vers gris dans le sud-ouest, des attaques de taupins à divers endroits, des corvidés et sangliers toujours présents, il n'a pas fallu baisser la vigilance tout au long du cycle de la culture car les menaces sont multiples.

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