Alors que l'export de bétail vif est interdit en France depuis le 18 octobre, l'Hexagone reste traversé par des bétaillères étrangères. C'est ce que dénonce la Coordination rurale (CR), avec le blocage le 30 octobre du site de transit de bestiaux de Blanquefort, en Gironde. Sur place, environ 400 broutards britanniques et irlandais. « C'est un lot d'animaux à destination de l'Espagne. Les Irlandais ou les Anglais les déposent chez nous, puis les Espagnols viennent les recharger pour finir trajet. Ils sont là pour une pause logistique », décrypte Vincent Cascades, coprésident de la Coordination rurale de Dordogne.
En l'état, les transits d’animaux étrangers sont autorisés dès lors qu’ils proviennent et s’arrêtent dans des zones indemnes. 
Un « deux poids deux mesures » dénoncé par la CR
Pour les militants CR, la situation est ubuesque. « Nous n'avons pas le droit d'exporter nos animaux, mais nous laissons les camions étrangers traverser la France pour répondre à la demande de nos clients » s'indigne l'éleveur. « C'est complètement incohérent, ne serait-ce que sur le plan sanitaire ».
Dans la nuit, les manifetants du site de Blanquefort ont été reçus par le secrétaire général pour les affaires régionales. L'objectif : retarder la livraison jusqu'au 1er novembre, date annoncée de la réouverture de l'export de vif pour la France. « Je pense que les autorités vont temporiser, l'export pourra reprendre demain... » Mais la manifestation a avant tout une portée symbolique : « l'idée, c'est de pointer du doigt ce genre d'incohérences ».
Des craintes pour les cours des broutards et veaux laitiers
Difficile d'en savoir plus sur la nature de la transaction. « Nous ne savons pas à combien sont vendus ces animaux », poursuit l'éleveur, qui redoute que ce genre d'échanges conduise à une baisse des cours. « Les Espagnols et les Italiens se sont fournis ailleurs pendant 15 jours, ça n'est jamais bon de laisser ses clients aller voir ailleurs. » La question est maintenant de savoir si la demande à l'export sera suffisante pour écouler l'équivalent de deux semaines de rétention de broutards. « Nous verrons lundi », lance l'élu, perplexe.
Sur le marché des jeunes veaux, l'arrêt des échanges avec l'Espagne suite à la propagation de l'épizootie pèse sur les prix depuis le 10 octobre. 
Au-delà du transit d'animaux étrangers, le syndicat reproche au gouvernement sa gestion de la crise sanitaire. Pour Vincent Cascades, « la fermeture des frontières n'a pas empêché à de nouveaux cas de se déclarer », et fragilise inutilement la filière. « Les Espagnols on la dermatose, les Italiens aussi. Ce que nous demandons, ce sont des vaccins et des accords entre États pour pouvoir continuer à travailler malgré la maladie ». 
                           
             
          
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