La Suisse produit près de 4 milliards de litres de lait par an et compte 24.400 exploitations laitières. L’été dernier, les éleveurs du réseau European Dairy Farmers (Edf) se sont rendus dans la région de Zurich au Nord du pays pour découvrir les pratiques de trois éleveurs.
Les 24.400 fermes laitières suisses ont une superficie moyenne de seulement 24 ha et un cheptel moyen de 24 vaches produisant 160.000 litres de lait par an avec 1,7 Umo. Mais ces chiffres masquent une grande diversité de situations. Les différences sont importantes entre les régions, entre exploitations de plaine et de montagne et entre les diverses valorisations du lait.
Du lait à l'herbe
Un tiers du lait est produit sans ensilage, ce qui est impératif s'il est destiné à la fabrication de spécialités au lait cru, comme par exemple le Gruyère Aop fabriqué dans les cantons de Fribourg, Vaud, Neuchâtel, Jura et dans quelques communes du canton de Berne.
La qualité du lait est excellente avec une moyenne nationale de 110.000 cellules/ml. Sans surprise, les coûts sont élevés … le prix du lait aussi, certes, mais également les charges de production ! Ci-dessous, les résultats Edf 2013 des 10 éleveurs suisses comparés à ceux des 30 éleveurs français du réseau. Dans le calcul des coûts de production Edf, la rémunération des capitaux propres est prise en compte et le revenu des chefs d’exploitations est fixé à 15,5 €/h pour la France et 25 €/h pour la Suisse.
Les fermes visitées ont conforté l’idée que les Suisses exploitent au maximum l’herbe. Le pâturage est privilégié et mené avec une grande précision : la hauteur de l’herbe est mesurée et conditionne l’entrée (7 à 9 cm) et la sortie d’une parcelle (3,5 cm). Les installations de séchage en grange sont nombreuses. L’affouragement en vert est aussi pratiqué ainsi que l’ensilage bien sûr. Pour les exploitations de plaine avec des troupeaux plus importants (80 vaches et plus), le système est plus proche du nôtre avec davantage d’ensilage de maïs.
sans quotas depuis six ans
Les quotas laitiers ont pris fin en juin 2009 après 30 années de régulation de la production, remplacée par une interprofession privée (l’Ipsm) qui représente environ 95 % du lait suisse. Elle est notamment chargée de donner les index des prix de référence pour les laits aux prix A (fromage et lait protégé aux frontières), B (marché non protégé) et C (surplus exporté sur le marché mondial). L'essentiel du marché du lait suisse se divise en deux :
le lait à fromage qui entre en compétition avec d’autres fromages européens,
le lait liquide et industriel protégé aux frontières de la concurrence internationale.
La Suisse produit environ 15 % de plus que ce qu’absorbe son marché intérieur. Le pays importe 500 millions de kilos de lait et en exporte 850 millions.
Le système suisse est cohérent. Le gouvernement subventionne les éleveurs (les Suisses ne touchent pas les aides de la Pac), les consommateurs sont d’accord avec ces aides puisque les conséquences sont bénéfiques pour eux : paysages entretenus, lait de bonne qualité, fromages de qualité…. Les éleveurs ont donc les moyens de mener leurs systèmes de façon économique et utile pour tous.
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