
Près de Zurich en Suisse, Helen et Peter Suter élèvent une centaine de vaches laitières. Pour eux, la performance économique passe aussi par l’organisation du travail et l’épanouissement des éleveurs et des salariés.
Produire 950.000 litres de lait avec des associés, des apprentis qui changent régulièrement, des salariés, ce n’est pas si simple. Peter et Helen Suter, éleveurs à Mühlau, ont dès le départ opté pour une réflexion sur l’organisation du travail pour que leur groupe de partenaires soit une force et une source d’épanouissement pour tous. Ils ont ouvert leurs portes aux éleveurs du réseau European Dairy Farmers (Edf) dont le congrès s’est déroulé près de Zurich en juin dernier.
Une exploitation familiale qui s’agrandit grâce à l’association
Helen et Peter ont repris la ferme des parents de Peter en 1992. Ils exploitaient à l’époque 13 ha de terres dont 6 en propriété, élevaient 18 vaches laitières et 10 truies. Ils sont désormais trois associés et produisent 950.000 litres de lait.
Les 100 vaches sont logées en stabulation libre, construite en 2001. La salle de traite en 2x8 en épi est située dans l’ancienne stabulation des vaches. Une grande partie du matériel est en propriété sauf pour les moissons et les ensilages. L’ensilage d’herbe et de maïs est stocké dans des silos-tour (750 m3) et dans des silos traditionnels (1.500 m3).
Les éleveurs exploitent 53 ha dont 20 ha d’herbe pour la production d’ensilage d’herbe, 10 ha de maïs pour l’ensilage, 6 ha d’orge ou de blé pour l’autoconsommation. Ils achètent aussi des fourrages extérieurs, notamment de l’ensilage de maïs ou d’herbe. Les effluents d’élevage sont exportés sur d’autres exploitations.
Un coût du travail important compensé par un produit élevé
Helen et Peter ont un système où les charges en intrants sont élevées mais les produits le sont également. En moyenne, les produits totaux de l’atelier lait sont de 661 €/1.000 kg, dont 519 €/1.000 kg pour le produit lié aux livraisons de lait.
Les charges opérationnelles pèsent lourd : 241 €/1.000 kg contre 196 €/1.000 kg pour la moyenne du réseau European Dairy Farmers (Edf). Les charges liées au coût du travail aussi, elles s’élèvent à 316 €/1.000 kg contre 185 €/1.000 kg pour la moyenne du réseau Edf.
Le produit par heure travaillée au troupeau laitier est de 13.6 €/h. La moyenne européenne est seulement de 8.3 €/h.
Management et organisation du travail optimums
Côté main d’œuvre, Peter est à plein temps, Helen est à temps partiel ainsi qu’un salarié. La ferme emploie deux apprentis et un travailleur en situation de handicap. Le 3e associé ne travaille pas sur l’exploitation.
Helen et Peter ont un week-end libre sur deux et partent trois semaines en vacances par an. Ils ont aussi 10 jours disponibles pour de la formation.
Du point de vue de l’organisation, l’exploitation est une véritable entreprise. La répartition du travail est organisée quotidiennement entre associés, salariés et apprentis. Ils utilisent différentes procédures pour faciliter le travail et la transmission des consignes.
Une place pour chaque chose
Au niveau de l’alimentation, la ration est détaillée et affichée pour que les consignes se transmettent sans aucune ambiguïté. Chaque aliment ou minéral est identifié et stocké dans le bâtiment pour faciliter la manutention et gagner du temps de transport.
Dans la salle de traite aussi, le rangement est optimisé et favorise le gain de temps et la qualité du travail : une desserte en salle de traite avec tout le matériel utile, une étagère pour stocker le matériel de traite après usage et ainsi ne pas entasser des seaux. Dans le bâtiment, tout le matériel de nettoyage est regroupé sur un rack. Chacun sait où se trouve le balai !
Enfin, chacun a son espace, où sont entreposées ses affaires personnelles (bottes, cotte …) dans un casier identifié. Au-dessus des casiers sont inscrites les règles d’or du travail en équipe sur l’exploitation : « On forme une équipe forte et soudée, on communique ouvertement et régulièrement, on traite les autres comme on aimerait être traité, on a une attitude positive, on a de l’humour … ».
Pour Helen et Peter, travailler à plusieurs dans un environnement propre et serein est une priorité. Ils cherchent toujours à optimiser leur structure en produisant plus de lait par vache mais veilleront à conserver cet état d’esprit. A l’avenir, ils envisagent de construire un bâtiment pour le matériel et un autre silo.
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Biométhane ou électrique, les alternatives au GNR à l’épreuve du terrain
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026