Milleret conforte sa collecte par l’arrivée de 11 livreurs de Lactalis

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Le fromage à pâte molle l’Ortolan est le produit phare de de la PME familiale Milleret (Haute-Saône). Ses ventes se développent. (©C.Hue)

En Haute-Saône, à partir du 1er août 2026, la fromagerie Milleret ramassera le lait de 11 exploitations évincées par Lactalis. La PME sécurise sa collecte et anticipe son développement.

À Charcenne, en Haute-Saône, la fromagerie Milleret reprend 11 livreurs de Lactalis pour 8,4 Ml de lait, en lien avec l’OP Milleret. « Avec une prise d’effet à échéance du 1er août 2026 », indique Thierry Martin, le directeur général. Spécialisée dans les pâtes molles, la PME familiale ne s’inquiète pas pour l’approvisionnement en lait de ces trois prochaines années. Dans un rayon de 40 km autour de l’usine, elle collecte 69 Ml qu’elle entretient par des attributions JA de 200 000 litres et des volumes de développement. Elle a également un contrat de collecte de 9 Ml avec l’Union laitière de la Meuse au sud de Dole (Jura) qui arrive à échéance fin 2026. « Il sera ajusté en fonction de nos besoins. » Et Thierry Martin d’élargir : « L’an passé, nous avons transformé au total 102 Ml, car nous fabriquons un peu plus de 4 000 tonnes à façon pour Monts & Terroirs. » Milleret a en fait construit deux contrats, l’un de collecte avec Sodiaal et l’autre avec Monts & Terroirs (détenue en majorité par Sodiaal). Tous deux arrivent à échéance fin 2026. « Ils ne seront probablement pas renouvelés dans les mêmes termes car le marché valorise mal l’emmental. »

Augmenter la collecte mais pas trop

Si l’entreprise n’a pas aujourd’hui de problème d’approvisionnement en lait, elle préfère prendre les devants. Comme ailleurs, les 127 exploitations qu’elle collecte sont confrontées au renouvellement des générations et au problème de main-d’œuvre. L’entreprise spécialisée dans les pâtes molles s’appuie également sur ses perspectives de développement pour s’engager sur 8,4 Ml supplémentaires. Les 11 exploitations ont été auditées. « Nous ne voulons pas trop augmenter notre collecte pour éviter les excédents. Nous estimons que ce volume est le bon compromis. Nous ne voulons pas nous mettre en faute vis-à-vis de nos livreurs historiques », souligne Thierry Martin.

Les marchés fromagers de Milleret se développent

Son chiffre d’affaires de 76 M€ de PGC est réalisé à 83 % dans les GMS françaises : 62 % avec ses produits à marques et 21 % en marques de distributeurs. « Notre marque phare de pâte molle, l’Ortolan se développe. Elle croît de 2 % depuis le début de l’année. » La PME investit pour augmenter de 10 % sa capacité d’égouttage. Elle sera effective début 2026.

De même, elle surfe sur le marché de la cancoillotte qui progresse partout en France, boostée par le signe de qualité IGP obtenu en mai 2022 et les opérations de promotion dans les GMS. « Nous fabriquons 1 100 tonnes de cancoillotte alors que notre capacité est de 2 000 tonnes. » Parallèlement, la fromagerie travaille sur des innovations en pâtes molles pour moderniser leur consommation (snacking, produits apéritifs, etc.), qui consommeront un peu plus de lait.

L’export en ligne de mire

L’ambition de la fromagerie est de se développer en France et à l’export. Quinze pour cent de son chiffre d’affaires PGC sont réalisés à l’export (62 % des volumes au sein de l’Union européenne et 38 % sur le grand export). Des projets sont en cours en Espagne, Portugal, Italie et Grande Bretagne. L’Australie et l’Asie sont également dans sa ligne de mire, et pourquoi pas les États-Unis. « Les USA représentent aujourd’hui 2 % de notre chiffre d’affaires. Nous avons un bon ancrage au Canada qui pourrait nous permettre d’accroître cette part. » Le directeur général attend des précisions sur les annonces de hausses de droits douanes américaines.

La fromagerie Milleret vise un prix moyen de 465 € en 38/32 avec les primes maison. Selon notre observatoire, en juin, son prix moyen sur les 12 derniers mois s'élève à 485,39€ en qualité 42/33 et super A, prime froid comprise. 

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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