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Paroles de lecteursFaire perdurer l'élevage ? « Ça sent plutôt le roussi ! »

 « L'industrie laitière ne veut pas payer plus cher les producteurs : elle a fait un choix qu'elle devra assumer », pointe Anti-système. (©Terre-net Média, Pixabay // Création Terre-net Média)
 « L'industrie laitière ne veut pas payer plus cher les producteurs : elle a fait un choix qu'elle devra assumer », pointe Anti-système. (©Terre-net Média, Pixabay // Création Terre-net Média)

Comment renforcer l'attractivité de la production laitière afin d'assurer sa pérennité ? À l'occasion de la Journée mondiale du lait, le 1er juin dernier, la filière invitait à y réfléchir. Les éleveurs lecteurs de Web-agri, eux, jugent cette réflexion inutile car l'élevage « va disparaître » ! Entre prix du lait, rémunération des producteurs, charge de travail… il y a de quoi rebuter les jeunes, estiment-ils.

Did estime que « la production laitière va tout simplement disparaître de notre territoire ». « Ça peut aller très vite », ajoute-t-il. 

Anti-système est du même avis : « Ça sent le roussi pour la filière laitière ! Des élevages avec 200 VL arrêtent, d'autres abandonnent dans les 10 ans après l'installation, ou encore quand des associés partent en retraite ou en cas de problèmes de santé, etc. (...) Il y a en effet un sérieux souci de rémunération du travail en production laitière, d'où le nombre de cessations d'activité. Or, pour améliorer le revenu des éleveurs, il faut un meilleur prix du lait. Mais l'industrie laitière ne veut pas payer plus cher les producteurs : elle a fait un choix qu'elle devra assumer. De moins en moins d'agriculteurs s'installent en élevage laitier car ils ne veulent pas travailler comme des malades à n'importe quel prix. Ils préfèrent s'orienter vers d'autres ateliers moins gourmands en main-d'œuvre (volailles de chair, œufs, cultures...) »

Un sérieux souci de prix du lait et rémunération des éleveurs.

« Des jeunes s'installant en lait ? Je n'y crois plus ! »

« (...) Des jeunes prêts à revenir sur les fermes avec les conditions que l'on vit depuis plusieurs décennies ? Je n'y crois pas du tout !, acquiesce Mrd. La transformation à la ferme et/ou la vente directe concernent une petite partie des exploitations. Si la rémunération n'est pas là, les porteurs de projets n'ont aucune visibilité, donc pas de transmission d'élevage laitier. Sacrifier ses week-ends, ses vacances, sa vie de famille... qui veut de cela maintenant ? La génération qui arrive sur le marché de l'emploi n'a plus les mêmes exigences. »

Les raisons, pour ne pas vouloir être éleveur, sont nombreuses.

« Le manque de temps pour soi, de rémunération, de visibilité, l'endettement important à l'installation... Les raisons pour ne pas vouloir être éleveur sont nombreuses !!, insiste Remo Cu sur Facebook. Les nouveaux agriculteurs souhaitent à juste titre voyager, avoir des loisirs... »

Denis Bruand pense qu'il faut « cesser d'augmenter les salaires » dans les autres secteurs économiques qui, en plus, sont aux 35 h. « (...) Ça crée un tel fossé qu'on a presque honte de faire ce métier... Le jour où on retrouvera la culture du travail et du dépassement de soi ailleurs que dans un transat ou dans les salles de sport... »

« Et si la charge de travail devenait soutenable ? »

Aurore Mychell propose sur Facebook : « Si on commençait par payer la matière première, indexée avec un prix de base, sur l’inflation ou le Smic ? Si on stoppait l’augmentation des charges diverses et variées ? Et si la charge de travail physique et mentale devenait humainement soutenable ? »

Florian Beraud répond : « Une charge de travail trop lourde, beaucoup d'éleveurs la cherchent vu qu'il sautent sur tous les terrains disponibles pour manger leurs voisins. Personne ne les y oblige... Pourtant, ceux qui produiront le plus, auront le plus gros troupeau, la plus grande stabulation, etc., il y en aura toujours ! »

La robotisation, ou autres gadgets coûteux, ne sauveront pas l'élevage !

Pour popeye76, sur Web-agri, de toute façon, il est « trop tard, même si le prix du lait devenait rémunérateur, la pénibilité du travail continuerait à rebuter les jeunes (...) Ce n'est pas la robotisation ou autres gadgets coûteux qui sauveront l'élevage ! À trop tirer sur la corde, elle est rompue !! Bien fait pour les industriels et autres actionnaires de la filière !!! »

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